Emporté par le scandale Facebook, Cambridge Analytica fait faillite

Perte de clients, hausse des frais de justice... Cambridge Analytica, dans la tourmente depuis fin mars, a annoncé mercredi 2 mai avoir déposé une procédure d'insolvabilité. Le cabinet d'analyse de données est critiqué pour avoir capté de manière détournée les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook à des fins politiques.
Anaïs Cherif
Alexander Nix (à droite), directeur général de Cambridge Analytica au moment du scandale, a été démis de ses fonctions fin mars.
Alexander Nix (à droite), directeur général de Cambridge Analytica au moment du scandale, a été démis de ses fonctions fin mars. (Crédits : Reuters/Henry Nicholls)

Cambridge Analytica jette l'éponge. La société britannique a annoncé mercredi 2 mai avoir entamé une procédure d'insolvabilité et cessé "immédiatement toutes ses opérations", selon un communiqué publié sur son site internet. Inconnu du grand public il y a peu, ce cabinet d'analyse était au cœur du scandale sur les données personnelles des utilisateurs Facebook depuis près de deux mois.

En effet, il est critiqué pour avoir capté de manière détournée, et sans consentement, les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook à des fins politiques. La société britannique a notamment été au service de Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine et du groupe "Leave.EU" en faveur du Brexit courant 2016.

"Il a été établi qu'il n'est plus viable de continuer à opérer cette activité, ce qui n'a laissé à Cambridge Analytica aucune alternative réaliste à son placement sous administration judiciaire", a justifié l'entreprise sur son site Internet.

Fuite des clients depuis le scandale

Cambridge Analytica, comme sa société mère SCL, a donc entamé une procédure d'insolvabilité au Royaume-Uni. "Une procédure de faillite sera bientôt ouverte" aux États-Unis également, précise le communiqué. Cambridge Analytica et SCL Elections auraient 100 employés au total, selon le Wall Street Journal.

Depuis le début de la polémique, l'entreprise aurait été confrontée à une fuite de ses clients et une hausse des coûts de frais de justice liés à l'enquête, toujours selon le Wall Street Journal"Le siège mené par la couverture médiatique a éloigné presque tous les clients et fournisseurs", déplore l'entreprise. Avant de se défendre :

"Au cours des derniers mois, Cambridge Analytica a fait l'objet de nombreuses accusations infondées et, malgré les efforts de l'entreprise pour rectifier les faits, elle a été calomniée pour des activités qui non seulement sont légales, mais aussi largement acceptées comme faisant partie intégrante de la publicité en ligne."

Lire aussi : Facebook est plus riche que jamais malgré le scandale Cambridge Analytica

Limogeage du directeur général dès mars

Créée en 2013, l'entreprise est spécialisée dans l'analyse de données et de communication stratégique. Dans le cadre de la campagne présidentielle de Donald Trump, Cambridge Analytica aurait été chargé de concevoir un logiciel permettant d'anticiper le choix des électeurs. Le but : monter des campagnes d'influences afin de faire pencher la balance en faveur du candidat républicain, grâce à des contenus ciblés.

L'entreprise a formellement démenti ces accusations, en dépit d'une vidéo filmée en caméra cachée de son directeur général Alexander Nix. Publiée le 19 mars par la 4 Channel News, la vidéo montrait un entretien entre Alexander Nix et le journaliste sous couverture. Le directeur général listait plusieurs façons de piéger des opposants politiques, avec des pots-de-vin ou encore des relations sexuelles. Alexander Nix a depuis été suspendu.

Lire aussi : Pour redorer son blason, Facebook va permettre de supprimer les historiques

Anaïs Cherif

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Commentaires 4
à écrit le 03/05/2018 à 17:57
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c’est facile de créer une société ou d’utiliser une société pour pouvoir ensuite ... se racheter en effaçant les historiques après avoir stockées des données qui coutent des «  milliards d’euros » l’éthique : tu l’as ou pas , il y a pas de nuance de...

à écrit le 03/05/2018 à 17:57
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c’est facile de créer une société ou d’utiliser une société pour pouvoir ensuite ... se racheter en effaçant les historiques après avoir stockées des données qui coutent des «  milliards d’euros » l’éthique : tu l’as ou pas , il y a pas de nuance de...

à écrit le 03/05/2018 à 17:52
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.... et fesses bouc c'est pour quand ?

à écrit le 03/05/2018 à 14:11
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Tombe celui qui a été prit en flagrant délit, les autres eux continuent, pas vu pas pris ! "Des données personnelles très convoitées" http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/05/28/des-donnees-personnelles-tres-convoitees_5135092_3234.html ...

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