Tout le monde veut la mort d'Adobe Flash Player

Par Arezki Amarouche  |   |  476  mots
En janvier dernier, bien avant Mozilla Firefox, c'était l'éminent site web d'hébergement de vidéos Youtube qui décidait d'abandonner Flash Player.
Les critiques des acteurs les plus influents du Web contre le programme Flash Player s'intensifient. La découverte d'une faille de sécurité dans le lecteur multimédia, depuis longtemps critiqué par Apple, a conduit Mozilla a supprimer le module de son navigateur, quand Facebook appelle à la mort du programme.

Le fameux lecteur multimédia de la société informatique Adobe Systems, tant utilisé que fragile, s'est fait de nouveaux adversaires cette semaine.

Peu après la découverte d'une faille de sécurité sur le programme Flash Player - programme permettant de visionner des animations ou des vidéos sur les navigateurs internet, deux géants du Web, Facebook et Firefox, ont demandé l'abandon définitif de ce logiciel.

"Il est temps pour Adobe d'annoncer la mort de Flash"

Une semaine auparavant, des pirates informatiques de la Hacking Team avaient réussi à exploiter les failles du programme, dites "zero day" (non rendues publiques). Et selon Mozilla Firefox, qui a décidé de bloquer le module "jusqu'à ce que Flash lance une version invulnérable aux failles exploitées", n'importe quel utilisateur "mal intentionné" peut installer des logiciels malveillants et, par conséquent, voler des données ou espionner un ordinateur.

Cependant, les internautes peuvent toujours utiliser ce module en l'activement manuellement. Et d'après des estimations réalisés par W3Counter, le navigateur Firefox serait utilisé par 10% d'entre eux dans le monde, loin derrière Google Chrome.

Cette vindicte survient après les récentes attaques de Facebook, dont le directeur de la sécurité a réclamé la mort du plug-in dans un tweet :

"Il est temps pour Adobe d'annoncer la date de mise à mort de Flash, et de demander aux navigateurs d'installer des killbits le même jour"

Disparition programmée inévitable pour le logiciel ?

Ces deux acteurs du Web ne sont pas les seuls opposants de Flash. Déjà en 2010, Steve Jobs, le patron défunt d'Apple, avait assuré dans une lettre ouverte que l'iPhone et l'iPad ne seraient pas aptes à utiliser Flash Player, notamment en raison de ses failles, et du poids du logiciel. Et d'ailleurs, ils ne le sont toujours pas.

"Symantec a récemment désigné Flash comme ayant un des pires bilans de sécurité de 2009", avait-il déclaré à l'époque.

Un an après seulement, un mouvement baptisé "Occupy Flash" appelait à l'abandon de ce programme, "trop dépassé et trop dangereux". Le mouvement demande aux internautes d'immédiatement désinstaller le plug-in de leurs ordinateurs.

"Flash Player est mort. Son temps est passé. Il est plein de bugs, plante beaucoup, nécessite constamment des mises à jour de sécurité", assure le manifeste du mouvement.

Le boycott de Flash Player connaît une réelle accélération, qui, de surcroît, présume sa disparition. L'avenir du Web interactif et vivant, repose donc sur le format de données HTML5 (un standard du web), qui a d'ailleurs été choisi par Youtube pour remplacer Flash en janvier dernier.