Jeux vidéo et dynamisme des entreprises françaises : la preuve par 5

Par Jean-Yves Paillé  |   |  574  mots
Près de trois quarts des entreprises françaises du jeu vidéo sont des développeurs contre près de 60% en Europe. (Crédits : Décideurs en région)
Malgré un modèle économique parfois fragile et une certaine précarité des emplois, les sociétés françaises du jeu vidéo affichent, selon l'étude du SNJV et de l'Idate, des perspectives plutôt enviables.

Les entreprises françaises du jeu vidéo souffrent toujours d'une certaine fragilité économique, selon la 2e édition du Baromètre annuel du jeu vidéo en France, publié par le Syndicat national du jeux vidéo (SNJV). Ainsi, 37% de ces sociétés ont fini l'année 2014 en déficit. Et, pour survivre, quelque 60% des développeurs doivent réaliser des prestations de services, parfois hors du secteur des jeux. Pourtant, cette étude, réalisée entre le 4 mai et le 1er juillet 2015, et à laquelle ont répondu 146 d'entreprises françaises du jeu vidéo (sur 600), développeurs, éditeurs, distributeurs, fabricants d'accessoires, prestataires, etc., dépeint un secteur très dynamique.

  • Une créativité supérieure à la moyenne européenne

La France a pour particularité de privilégier la création de jeux vidéo. Près de 75% des entreprises du secteur sont des développeurs, contre une proportion de près de 60% en Europe.

"La surreprésentation de ce secteur d'activité est la résultante non seulement d'un héritage important en matière de création, mais aussi des nombreuses écoles et universités qui forment des talents pour le jeu vidéo et d'un véritable appétit d'entrepreneuriat chez les graphistes, les programmeurs et les jeunes managers", juge le rapport.

  • L'international porteur de croissance

Les entreprises du jeu vidéo se tournent de plus en plus vers l'international. Ainsi, pour les studios, 44,3% du chiffre d'affaires devrait être réalisé à l'exportation en 2015, contre 42% en 2014. Et les investissements pour développer l'activité à l'export sont également accrus. S'ils représentaient 16,2% du chiffre d'affaires des entreprises en 2014, il est prévu qu'ils montent à 19,7% en 2015.

En outre, d'après le rapport, ces sommes dédiées au développement à l'international sont rentables. Cela représente un investissement moyen d'un peu plus de 200.000 euros par studio et qui en rapporte près de 330.000.

  • Hausse du budget dédié à la production

Si elles développent moins de jeux vidéo, le budget de production moyen des sociétés devrait passer de 1,2 million d'euros en 2014 à 1,4 million d'euros en 2015, ce qui représente une hausse de 14%. Et c'est le cas pour toutes les sociétés. Les plus modestes par exemple, avec moins 10 millions d'euros de chiffre d'affaires attendu en 2015, avaient engagé 504.835 euros l'année dernière. Elles prévoient 598.451 euros cette année.

  •  Un chiffre d'affaires qui progresse fortement pour toutes les structures

Le chiffre d'affaires moyen des entreprises (+11,1%) et des studios (+15,9%) va connaître une forte hausse en rythme annuel. Il était de 3,8 millions d'euros en moyenne, toutes structures confondues l'année dernière. Il devrait augmenter de 11,1% en 2015 pour s'établir à 4,3 millions euros.

A noter que le revenu des studios qui affichent de 5 à 10 ans d'existence pourrait même doubler selon l'estimation des patrons de ces structures. Il passerait en moyenne de 659.626 euros à 1.246 286 euros.

  • La France, jugée de plus en plus attractive

Selon le baromètre, "l'optimisme est retrouvé". Ainsi, la moitié des entreprises interrogées estime que l'Hexagone est attractif contre 38,2% en 2014. Néanmoins, elle place l'Hexagone derrière les Etats-Unis et le Canada. Les sociétés de jeux vidéo sont notamment friandes des crédits d'impôts avantageux proposé par ce dernier.

Si la France est jugée très attractive, elle le doit à "un personnel très qualifié et productif, à l'écosystème, aux aides financières importantes, aux conditions de travail et à la présence de très bonnes formations", conclut l'étude.