La France, mauvaise élève en matière d’accès à la 4G

Par Pierre Manière  |   |  443  mots
A ce jour, en France, il resterait au moins 550 hameaux et villages où le mobile ne passe toujours pas.
D’après une étude d’OpenSignal, une société britannique spécialisée dans les cartes de couverture mobile, l’Hexagone échoue à une piètre 65ème place, au niveau mondial, en matière de disponibilité de la 4G. Ce n’est guère mieux côté débit moyen, où la France se situe en 35ème position.

Ce n'est pas une surprise, la France demeure très mal classée en termes d'accès au très haut débit mobile. Selon une étude publiée récemment par la société britannique OpenSignal, spécialiste des cartes de couverture mobile, l'Hexagone reste un mauvais élève, au niveau mondial, concernant la 4G. Selon cette enquête, la France échoue à une piètre 65ème place en matière de "disponibilité" de cette technologie mobile - un indicateur maison qui mesure le temps moyen pendant lequel les utilisateurs accèdent à la 4G. Avec un score de 62,51%, l'Hexagone se situe par exemple derrière le Cambodge (68,95%), la Grèce (71,15%) ou l'Inde (84,03%). Sachant que ce classement est logiquement dominé par la Corée du Sud (96,69%) et le Japon (84,11%), qui ont déployé à toute vitesse le très haut débit mobile ces dernières années. Les Etats-Unis, eux, se situent aussi dans le peloton de tête, avec une disponibilité de 86,94%.

(Crédits: DR)

Côté débit moyen en 4G, la France n'est guère mieux lotie. Avec 22,66 Mb/s, elle se situe à une peu reluisante 35ème place. C'est moins bien, par exemple, que l'Equateur (26 Mb/s), la Croatie (27,94 Mb/s) ou la Bulgarie (33,6 Mb/s). Sachant que ce classement est ici dominé par le trio Singapour (46,64 Mb/s), Corée du Sud (45,85 Mb/s) et Norvège (42,03 Mb/s).

(Crédits : DR)

Ces résultats viennent, quoi qu'il en soit, appuyer la volonté du gouvernement d'accélérer sensiblement la couverture en 4G du territoire. A ce jour, il resterait au moins 550 hameaux et villages où le mobile ne passe toujours pas... Ce qui constitue un lourd handicap pour les habitants des communes concernées.

En outre, la 4G constitue un moyen d'offrir dans certaines campagnes mal desservies, un Internet fixe de bonne qualité en attendant mieux. A ce sujet, le gouvernement négocie depuis des semaines avec les grands opérateurs nationaux pour trouver un terrain d'entente. Pour investir davantage, les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free attendent de l'Etat des contreparties, comme des ristournes fiscales ou un allongement de la durée des licences d'utilisation des fréquences. Pour inciter les opérateurs à investir davantage dans la 4G, l'Arcep a de son côté publié le mois dernier de nouvelles cartes de couverture mobile. En révélant les manquements des opérateurs à certains endroits, le régulateur des télécoms y voit notamment un levier pour les pousser à déployer de nouvelles antennes.