Les PC de poche, gadget ou innovation ?

Par Pierre Manière  |   |  536  mots
Le PC Stick d'Archos sera disponible début septembre, à 99,99 euros.
Intel, Google, Lenovo ou encore Archos investissent le segment des mini-ordinateurs, parfois guère plus gros qu'une clé USB et qui se branchent sur un téléviseur. S'ils sont vantés pour leur côté "nomade", ils permettent surtout de transformer à moindre coût une télé lambda en véritable "media center".

C'est une tendance high-tech du moment. Avec la miniaturisation, des ordinateurs parfois guère plus gros qu'une clé USB apparaissent. Nécessitant un écran et un clavier pour fonctionner, ils se caractérisent par un prix défiant toute concurrence. Au printemps, Intel a ainsi lancé son Compute Stick au prix constructeur de 149 euros. Google a récemment dévoilé son Chromebit. En partenariat avec Asus, cet ordinateur de poche sera disponible "pour moins de 100 dollars", assure la firme de Montain View. Sur ce créneau, le chinois Lenovo répond également présent, avec son IdeaCenter Stick 300, à partir de 116 euros.

Sur cette niche naissante, la France n'est pas en reste. Archos, le spécialiste des tablettes et smartphones d'entrée de gamme, va commercialiser début septembre son PC Stick, au prix de 99,99 euros. A quelques différences près, tous ces mini-PC proposent le même service: ils permettent de transformer tout écran ou téléviseur en ordinateur complet. Une simple prise HDMI suffit. Chez Archos, le PC Stick fonctionne sous Windows 10, incluant la suite Office (Word, Excel et PowerPoint). Il embarque un processeur Intel Quad-Core Atom, dispose de 2 GB de RAM et d'une mémoire interne de 32 GB. Sachant qu'un port micro-SD permet d'étendre un peu la mémoire, jusqu'à 158 GB. L'objet, qui pèse 60 grammes, intègre des connexions WiFi et BlueTooth.

Un accès à Netflix ou aux sites de streaming

D'après Loïc Poirier, le directeur général d'Archos, "il est ainsi très facile d'utiliser un smartphone ou une tablette comme clavier virtuel", via des applis disponibles sur Google Play ou Apple Store. Evidemment, il ne faut attendre de ces mini-PC des performances dignes des meilleurs ordinateurs du moment. Ces produits apparaissent au premier regard comme une niche, visant par exemple les hommes d'affaires voyageant beaucoup. Ou quelques geeks, qui veulent profiter d'un certain confort de navigation pendant les vacances.

Ces mini-PC, ont beau faire l'objet d'un marketing autour du "nomadisme", ils nécessitent malgré tout un téléviseur ou un écran pour fonctionner... "On parle d'objets mobiles car il tiennent dans la poche, mais à l'usage, ce n'est évidemment pas le cas", constate Bruno Lakehal, du cabinet Gartner. Mais en revanche, "il s'agit d'un bon relais pour diffuser des vidéos ou des services d'information et de communication sur un téléviseur", poursuit-il. Chez Archos, Loïc Poirier fait le même constat: "A la maison, on peut ainsi avoir accès à Netflix, aux sites de streaming gratuits et payants ou à Youtube", souligne le patron.

Un "media center" de choix

En clair, ces mini-ordinateurs n'ont peut-être pas vocation à quitter la prise HDMI du téléviseur familial. Lequel se transforme de facto en vaste "media center" avec une ribambelle de contenus gratuits. Le tout à moindre coût et sans abonnement. De quoi bousculer le marché de la télévision connectée? Peut-être. Selon Bruno Lakehal, il semble difficile - ou au mieux prématuré - d'imaginer ces clés devenir un vrai outil de travail. Mais à ses yeux, avec leur système d'exploitation, elles semblent bien positionnées pour transformer les petits écrans en téléviseurs connectés de choix.