Dans l?univers ultra concurrent de la presse féminine où même les grands groupes de presse mettent la clé sous la porte, comme Prisma Presse avec Femme ou plus récemment Marie-Claire avec Envy, le magazine Causette fait figure d?ovni. Lancé discrètement en mars 2009, le titre qui s?est toujours démarqué des autres féminins "en ne prenant pas les femmes pour des quiches" et en leur proposant ni régime ni photos retouchées, fête ses deux ans en fanfare pour la journée de la femme.

Bénéficiaire dès la première année

Non seulement, Causette a survécu mais alors qu?il ne propose pratiquement aucune page de publicité, Causette gagne de l?argent. Le magazine s?est offert dès la première année un petit bénéfice de 2.700 euros ! Pour lancer le magazine, Grégory Lassus et Gilles Bonjour, à peine 60 ans à eux deux, font les fonds de tiroir pour réunir les 90.000 euros car les banques contactées à l?époque ne les suivent pas dans cette aventure, la presse écrite étant trop risquée?

Des ventes multipliées par cinq en deux ans

Le premier numéro est tiré à 20.000 exemplaires et ne comprend pas une page de plus publicité. "On s?est plus attachés à l?éditorial, cela relève plus de l?acte manqué", explique aujourd?hui Grégory Lassus, directeur de la publication. Deux ans plus tard, le numéro 13 est tiré à 75.000 exemplaires car si les premiers numéros se sont vendus à 7.000 exemplaires en moyenne, il y a eu un emballement en mai 2010. "On a multiplié nos ventes par cinq en deux ans puisque notre diffusion flirte avec les 30.000 exemplaires désormais", précise le numéro 1 du titre qui ajoute que la certification OJD est en cours car "personne ne croit nos chiffres !". Le magazine compte aussi 4.700 abonnés.

Un féminin transgénérationnel

Pour ses créateurs, le succès de Causette c?est "son identité très forte, son ton et sa qualité éditoriale". "C?est aussi un magazine transgénérationnel, insiste Grégory Lassus, avec notre plus jeune abonné qui a 15 ans et notre doyenne qui en 91 ! ". Causette avait été lancé avec "l'idée toute simple de donner à lire aux femmes et jeunes filles en fleur un magazine qui ne les prendrait pas pour des quiches... C'est-à-dire, "un journal 100% sans cellulite, paillettes, photos retouchées et "it-bag"". La ligne éditioriale s?appuie toujours sur le même concept, "de la politique, du social, des rencontres, un soupçon de mauvaise foi, beaucoup de sérieux et d'autodérision. En somme, un magazine plus féminin du cerveau que du capiton".