Mobile : bientôt la grande percée de la 5G ?

Par Pierre Manière  |   |  516  mots
En 2022, « 25% de tous les abonnements souscrits en Amérique du Nord concerneront la 5G, ce qui constitue le taux de pénétration le plus important du monde », estime Ericsson.
D’après une étude de l’équipementier Ericsson, plus d’un demi-milliard d’abonnements à l’ultra haut débit mobile seront souscrits d’ici à 2022.

Alors qu'en France, les opérateurs bataillent pour couvrir le territoire en 4G, et même encore en 3G dans certaines zones rurales délaissées, l'industrie du mobile a déjà les yeux tournés vers la 5G. Outre un débit faramineux permettant d'échanger toujours plus de données, cet ultra haut débit mobile sera calibré pour l'Internet des objets. Aujourd'hui, les équipementiers télécoms multiplient les expérimentations dans ce domaine - dans la voiture autonome, par exemple -, pour trouver des débouchés à cette technologie perçue comme la prochaine locomotive du secteur.

L'un d'entre eux, le suédois Ericsson, fonde de grands espoirs sur la 5G. Dans une étude publiée ce mardi, il prévoit ainsi quelques 550 millions d'abonnés à cette technologie à horizon 2022. A l'en croire, c'est aux Etats-Unis que la 5G fera une grosse percée : à cette date, « 25% de tous les abonnements souscrits en Amérique du Nord concerneront la 5G, ce qui constitue le taux de pénétration le plus important du monde ». En clair, d'après Ericsson, l'adoption de cet ultra haut débit mobile devrait se faire rapidement. Au mois d'avril, Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie d'Ericsson France, jugeait qu'en 2021, année où les premiers réseaux commerciaux sont attendus, le chiffre de 150 millions d'abonnés dans le monde n'avait rien d'extravagant.

Derrière les Etats-Unis, « l'Asie-Pacifique sera la deuxième région du monde à enregistrer la plus forte croissance d'abonnements 5G », soit 10% du total des souscriptions. Cela n'a, au fond, rien d'étonnant : dans la région, plusieurs pays mettent les bouchées doubles pour déployer au plus vite cette technologie. A l'instar du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud, qui veut à tout prix proposer une première version commerciale pour les JO d'hivers de 2018. Et présenter le pays de Samsung comme « la » vitrine high tech au monde entier. Vient ensuite l'Europe de l'Ouest. Même si la 5G sera vraisemblablement l'affaire d'une poignée de privilégiés. 90% de la population du Vieux continent utilisera la 4G, qui devrait logiquement être démocratisée.

Evidemment, Ericsson a un intérêt économique à présenter la 5G comme une poule aux œufs d'or. Reste que cette technologie est souvent perçue comme une révolution à ne pas rater. A Bruxelles, on n'a d'yeux que pour elle. Au mois de septembre, la Commission européenne a dévoilé un grand plan visant à pousser les industriels à mettre plus d'argent dans le développement de la 5G. Quitte, pour ce faire, à assouplir la régulation dans les réseaux à très haut débit, ce qui constitue une petite révolution. L'objectif ? Que la 5ème génération de téléphonie mobile soit disponible dans tout l'UE d'ici à 2025. Ce qui permettrait au Vieux Continent de rester compétitif vis-à-vis de l'Asie et des Etats-Unis, alors que l'UE a longtemps pâti d'un gros retard dans la 4G.