Free Mobile couvre plus de 30% de la population

Par Delphine Cuny  |   |  596  mots
Couverture de l'opérateur Free Mobile simulée à partir des stations constatées en fonctionnement (rapport de l'ANFR 2 mai 2012
L'Agence nationale des fréquences a discrètement publié vendredi soir sur son site son rapport définitif sur la couverture du réseau du nouvel entrant, moins à charge que le précédent. Elle conclut que ce dernier a le potentiel de couvrir 30% de la population.

 Avec un mois de retard, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) vient de remettre au ministre de l'Industrie, Eric Besson, le rapport que celui-ci lui avait commandé sur la « couverture effective » du réseau de Free Mobile, que contestait certains opérateurs concurrents, SFR et Bouygues Telecom en tête. Ce rapport définitif, attendu pour le 30 mars et daté du 2 mai, a été mis en ligne très discrètement sur le site de l'ANFR. On y apprend que Free Mobile disposait à fin mars de 979 antennes-relais déclarées comme mises en service, sur 1.770 stations en projet. L'ANFR les a toutes contrôlées et près de 80% d'entre elles « ont rendu à la fois un service de voix et un service de transmission de données » conclut le rapport. Les antennes sont implantées de manière espacée mais une simulation permet d'établir que le réseau de Free Mobile « présente le potentiel de couvrir 30,8% de la population » en propre. « La couverture de ce réseau apparaît donc cohérente avec l'évaluation communiquée par l'ARCEP », le régulateur des télécoms (soit plus de 27% de la population).

Free jugeait le premier rapport attaquable juridiquement
Dans son rapport d'étape publié début mars, l'ANFR affirmait que le déploiement de Free Mobile semblait marquer le pas « depuis octobre » dernier : dans son nouveau rapport, elle observe que « les chiffres de mars 2012 font apparaître une relance du nombre de projets » d'antennes (76 en plus en un mois). Le gendarme des fréquences a également retiré ses commentaires - qui avaient fortement déplu aux dirigeants de Free et le lui avaient fait savoir - sur le mode de déploiement du réseau « qui diffère de la logique classique » : l'ANFR répète que les antennes sont implantées « de manière espacée » et certaines sont isolées mais elle relève que « ce choix peut résulter des freins au déploiement. » Autre amendement notable : quand le rapport d'étape jugeait « inhabituel » que les téléphones testés avec une carte SIM Free ne cherchent à capter le réseau que toutes les 30 minutes, l'ANFR qualifie désormais cette durée d' « intermédiaire », puisqu'elle varie « entre 18 et 60 minutes chez plusieurs opérateurs français. » Le rapport apparaît moins à charge que la version de début mars, que Free estimait juridiquement attaquable, selon nos informations. Les dirigeants de l'opérateur ont reproché à l'agence des affirmations non étayées, des « jugements de valeur » contestables et d'avoir outrepassé la mission confiée par le ministre.

« La plus grande part des appels apparaît prise en charge par Orange »
Le rapport définitif, dont on ne sait la suite qui lui saurait donnée par le futur gouvernement, répond assez peu à la question de la couverture effective du réseau de Free Mobile. « Au stade actuel du déploiement de son réseau, la plus grande part des appels des abonnés de cet opérateur apparaît prise en charge par Orange », indique-t-il, sans préciser de pourcentage du trafic : ce serait plus 95% selon les dernières estimations d'Orange qui ne semble pas avoir été auditionné. « Cette situation est susceptible de perdurer jusqu'à ce que le réseau atteigne une couverture comparable à celle de son partenaire d'itinérance dans les zones principales de séjour de ses abonnés. » Mais le prochain audit de l'Arcep aura lieu dans trois ans, pour vérifier que Free Mobile respecte son obligation de couverture de 75% de la population en janvier 2015.