Brevets : le titre Nokia dévisse après un accord avec Samsung jugé décevant

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Dans l'arbitrage rendu en faveur de Nokia face à Samsung sur la question de l'utilisation des brevets, "une partie des investisseurs ont été déçus que Nokia n'obtienne pas plus que ce qu'Ericsson par exemple a obtenu".
Le titre du finlandais a perdu plus de 11% à la bourse d'Helsinki ce lundi, à cause d'un arbitrage -pourtant obtenu à son profit- dans le contentieux l'opposant à Samsung (numéro un mondial) et portant sur l'utilisation d'une partie de ses licences par le sud-coréen entre 2014 et 2018.

L'armistice est signé, mais il ne fait pas l'unanimité... Après l'annonce d'un arbitrage rendu à son profit dans un litige relatif à des brevets utilisés par Samsung entre 2014 et 2018, le titre Nokia a dévissé lundi, les investisseurs affichant leur déception face aux trop maigres compensations obtenues par l'équipementier en télécoms. Vers 09h30 GMT (10h30 heure française), Nokia perdait plus de 11% à Helsinki, à 5,85 euros, et 11,7%, à 5,83 euros, à Paris.

50 millions d'euros de moins qu'escompté pour Nokia

L'équipementier finlandais, en cours de fusion avec Alcatel-Lucent, a indiqué que la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre internationale de commerce (ICC) avait rendu sa décision dans le contentieux portant sur une partie de ses licences utilisées par Samsung dans le domaine de la téléphonie pour la période 2014-2018. L'accord en question ne porte que sur une partie du portefeuille de Nokia, qui a gardé le pouvoir de gestion sur sa propriété intellectuelle malgré la cession de ses activités mobiles à Microsoft.

En incluant les compensations versées par Samsung en vertu de la décision de l'ICC, Nokia Technologies s'attend à enregistrer un chiffre d'affaires d'environ 400 millions d'euros au quatrième trimestre 2015 et d'environ 1,02 milliard d'euros sur l'ensemble de l'exercice. Sébastien Sztabowicz, analyste chez Kepler Cheuvreux cité par Bloomberg, évalue ces compensations à quelque 200 millions d'euros, au lieu des 250 millions qu'il avait escomptés.

"Une partie des investisseurs ont été déçus que Nokia n'obtienne pas plus que ce qu'Ericsson par exemple a obtenu", a indiqué à l'AFP Kristian Tammela de Nordea Wealth Management.

Les ventes de brevets de Nokia sont inférieures à celles d'Ericsson, qui a fait état pour 2015 de revenus tirés des droits de propriété intellectuelle de 14,4 milliards de couronnes suédoises (1,55 milliard d'euros).

La fusion avec Alcatel en cause ?

Au total, Nokia Technologies espère recevoir un minimum de 1,3 milliard d'euros entre 2016 et 2018 au titre des droits d'utilisation de ses brevets. Toutefois un analyste parisien juge "un peu courte" l'explication liée à la déception sur le litige "compte tenu de l'ampleur de la baisse".

"Il se peut que le fait que l'opération d'échanges d'actions entre Nokia et Alcatel-Lucent qui s'achève mercredi joue sur le cours de Bourse. Certains actionnaires ne voulant pas y participer sont susceptibles de vendre leurs titres", avance-t-il.

L'offre de Nokia aux actionnaires d'Alcatel-Lucent en vue de contrôler 100% de l'entreprise franco-américaine s'achève mercredi. Le finlandais propose un échange de 0,55 action Nokia contre une action Alcatel-Lucent. S'il dépasse 95% du capital, il compte faire annuler les moins de 5% d'actions restantes, comme l'autorisent les règlements de la Bourse de Paris. L'offre concerne également les obligations convertibles en actions (Océane) et les actions cotées à New York (ADS).

Avant de céder sa place au sud-coréen Samsung en 2012, Nokia était numéro un mondial des téléphones portables.

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(Avec AFP, Reuters)