"Il n'y aura pas de consolidation dans les télécoms" Xavier Niel

Par Delphine Cuny  |   |  348  mots
« Si nous, nous ne sommes pas moteurs là-dessus, ça ne se passera pas. »
Le fondateur et principal actionnaire d'Iliad maison-mère de Free martèle qu'il n'y aura pas de nouveau rapprochement dans le secteur, s'il n'est pas lui-même le moteur.

Info, intox, jeu de poker ? Xavier Niel a réitéré ses propos sur une concentration improbable à ses yeux du marché français des télécoms. Lors d'une conférence avec les analystes financiers à l'occasion de la présentation des résultats annuels 2014 d'Iliad, la maison-mère de Free, le fondateur et principal actionnaire de l'opérateur s'est à nouveau exprimé sur ce sujet qui tourne à l'obsession dans le secteur:

« Je ne pense pas qu'il y ait de consolidation sur ce marché. Moi, je n'y crois pas. Si nous, nous ne sommes pas moteurs là-dessus, ça ne se passera pas. Ça n'existe pas » a même déclaré Xavier Niel, selon l'agence Reuters.

Il a rappelé que le groupe Bouygues s'est exprimé publiquement, à plusieurs reprises, pour affirmer que sa filiale télécoms n'était pas à vendre.

« Vous imaginez Martin Bouygues au 20 heures disant "j'ai vendu ma femme" ? Il nous a dit que cette filiale comptait autant pour lui que sa femme ! » a lancé Xavier Niel quelques heures plus tard lors d'une conférence de presse.

Lors de la présentation des résultats annuels du groupe fin févier, Martin Bouygues avait en effet répondu aux questions sur une éventuelle cession de Bouygues Telecom d'une boutade : « vous vendriez votre femme, vous ? »

En revanche, Dexter Goei, le directeur général d'Altice, principal actionnaire de Numericable-SFR contrôlé par Patrick Drahi, a déclaré être "l'acquéreur naturel" de Bouygues Telecom, désormais le plus petit opérateur du secteur, affaibli par l'arrivée fracassante de Free dans le mobile.

Sans citer Numericable-SFR, qui aurait récemment fait une offre de 7 à 7,5 milliards d'euros à Bouygues, ni Orange, qui avait étudié au printemps dernier un rachat de Bouygues Telecom, ce qui aurait nécessité de revendre des actifs, dont le réseau, à Free par exemple, Xavier Niel a écarté ces autres scénarios :

« On ne peut pas imaginer que 90% de la valeur soient concentrés aux mains de deux acteurs. Ce serait la création d'un duopole. Cela ne passera pas » a-t-il fait valoir.

 Article mis à jour à 15h.