Très haut débit : le PDG d'Orange tacle SFR

Par Pierre Manière  |   |  476  mots
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.
Stéphane Richard, le patron de l'opérateur historique, estime que la volonté de SFR d'apporter le très haut débit seul dans toute la France "n'a pas de sens".

Lors de la présentation des résultats du premier semestre d'Orange, ce jeudi, Stéphane Richard s'en est donné à coeur joie. Le PDG de l'opérateur historique est revenu sur les déclarations de son rival SFR, qui affirme aujourd'hui vouloir fibrer seul la France. Et ce sans argent public, quitte à torpiller le plan Très haut débit, lequel vise à apporter un Internet ultra-rapide à tous les Français à horizon 2022. Commentant l'initiative de SFR, Stéphane Richard n'y est pas allé de main morte: "Tout ça n'a pas de sens", a-t-il fusillé. Avant de juger que les règles du jeu du plan Très haut débit permettront d'atteindre l'objectif de 2022.

"Nous pensons que le cadre de régulation, tel qu'il existe aujourd'hui, fonctionne. Il faut peut être l'ajuster à la marge pour gagner en temps et en efficacité. Mais globalement, il n'y a pas lieu de le remettre complètement en cause", insiste le patron d'Orange. Pour appuyer son propos, Stéphane Richard argue que "si on [le] chamboulait aujourd'hui", les déploiements "[prendraient] du retard". Le PDG tacle aussi SFR, qui menace, dans les campagnes et les zones peu denses, de construire des réseaux en parallèle de ceux déployés grâce aux subsides de l'Etat. "Dans les régions peu denses, ça n'a aucun sens [économique, NDLR] de construire en parallèle plusieurs réseaux", affirme-t-il.

Amélioration de la couverture mobile

Sur le front du mobile, Stéphane Richard a pris bonne note du souhait du gouvernement d'améliorer sensiblement la couverture du territoire. Car si les opérateurs affichent de bons chiffres en termes de couverture de la population (en mai, Orange affichait un taux de couverture 4G de 90%, contre 88% pour SFR et Bouygues Telecom), ce n'est pas du tout le cas en termes de couverture du territoire. En juin dernier, selon l'Arcep (le régulateur des télécoms) SFR, Bouygues Telecom, Orange et Free affichaient des taux de couverture de respectivement 59%, 58%, 55% et 45%.

Stéphane Richard affirme qu'Orange est prêt à participer à l'amélioration de cette couverture du territoire. Mais si tel est le cas, il faut, selon lui, que ces "investissements additionnels" soient "[compensés] par des financements de la part de l'Etat". Parmi les solutions envisagées, les opérateurs songent, par exemple, à des allègements fiscaux, où à un allongement de la durée d'utilisation des licences mobiles. Aucune d'entre elles n'a encore été arrêtée. Même si, d'après le PDG d'Orange, l'Etat serait d'accord avec le principe d'une compensation. Pour Stéphane Richard, "il faudrait, selon les études, entre 6.000 et 12.000 antennes mobiles supplémentaires" pour améliorer correctement la couverture du territoire. Cela représente "entre 600 millions et 1,2 milliard d'euros d'investissements à répartir entre les opérateurs", précise-t-il.