Xavier Niel très confiant dans le mariage Orange-Bouygues Telecom

Par Pierre Manière  |   |  478  mots
D’après un analyste, Xavier Niel « a indiqué que les discussions étaient suffisamment avancées et que les quatre opérateurs se sont déjà mis d’accord sur les principaux points du deal ».
Lors de la présentation des résultats 2015 d’Iliad (Free) aux analystes financiers, Xavier Niel a jugé que le rapprochement entre l’opérateur historique et la filiale télécoms de Martin Bouygues était en très bonne voie.

Ce jeudi, lors de la présentation des résultats 2015 d'Iliad, la maison-mère de Free, analystes financiers et journalistes n'ont pas été logés à la même enseigne. Lors de leur conférence, les premiers ont pu poser leurs questions à Xavier Niel, le propriétaire du groupe de télécommunication - quand les seconds ont dû se contenter de Maxime Lombardini, son directeur général. Or, d'après trois analystes sondés par La Tribune, Xavier Niel s'avère très confiant concernant une issue positive dans le cadre du deal Orange-Bouygues Telecom.

Sous couvert d'anonymat, un analyste témoigne :

« Il nous a dit que la probabilité que la fusion se fasse était très élevée et que tous les acteurs [Iliad, Numericable-SFR, Orange et Bouygues, Ndlr] y avaient intérêt. Xavier Niel a précisé qu'il n'y aurait aucun perdant et que des gagnants, mais que les discussions prenaient du temps parce que chacun négociait le bout de gras. »

D'après un autre analyste, le patron d'Iliad « a indiqué que les discussions étaient suffisamment avancées, et que les quatre opérateurs se sont déjà mis d'accord sur les principaux points du deal ».

De faux points bloquants

Xavier Niel aurait également affirmé qu'il ne fallait pas croire tout ce qui se disait dans la presse. Il aurait pris en exemple le possible problème lié à l'avenir de l'accord de mutualisation du réseau mobile entre SFR et Bouygues Telecom, qui a récemment été évoqué dans les médias. Xavier Niel a indiqué que ce n'était pas, en réalité, un point bloquant.

Cet optimisme du patron d'Iliad tranche avec les dires de Maxime Lombardini, qui affiche une certaine distance vis-à-vis de cette fusion. A La Tribune, le DG d'Iliad a affirmé que le mariage entre Orange et Bouygues Telecom n'était « pas indispensable » pour Free, arguant qu'il permettrait « juste d'accélérer [son] autonomie sur le mobile », en récupérant une partie des fréquences et du réseau de Bouygues Telecom. Même si, lors de sa conférence de presse, juste après celle des analystes, il a confirmé que « sur les grands équilibres économiques [de l'opération], ça commence à peu près à se dessiner », rejoignant son patron sur ce point.

Reste que ces propos se situent à dix lieues de ceux de Stéphane Richard, le patron d'Orange. Au Caire ce lundi, lors du changement de nom de son opérateur Mobinil en Orange Egypt, le PDG de l'opérateur historique a déclaré que rien n'était fait :

"On travaille beaucoup, on est toujours dans le processus, les discussions avancent. C'est pas bouclé. On s'est fixé une dead line à la fin du mois de mars. [...] En principe, soit on trouve une issue d'ici le 31 mars et on annoncera quelque chose. Sinon, on renoncera."