Livret A : pourquoi la collecte a reculé en septembre

Par Hugo Baudino  |   |  479  mots
En septembre, les épargnants ont souvent besoin de puiser dans leur livret A pour les frais de rentrée scolaire ou pour acquitter le solde de l'impôt sur le revenu.
Impôt sur le revenu, rentrée scolaire... face aux dépenses inévitables -et loin de régresser- du mois de septembre, les Français ont eu besoin de leurs économies placées dans leur livret A ou leur LDDS.

Après neuf mois consécutifs de collecte positive, le livret A a subi en septembre sa première décollecte de l'année 2017. Les épargnants ont en effet retiré plus d'argent qu'il n'en ont déposé, débouchant sur une collecte négative de 120 millions d'euros, selon les données publiées ce lundi par la Caisse des Dépôts.

12 milliards d'euros collectés en 9 mois

C'est un véritable coup d'arrêt pour le produit d'épargne préféré des Français, après un été au beau fixe (1,15 milliard d'euros de collecte en juillet et 1,59 milliard d'euros en août). Malgré un niveau de rémunération historiquement bas, la collecte du Livret A cumulée sur les neuf premiers mois de l'année n'en reste pas moins largement positive et atteint 12,05 milliards d'euros.

Le Livret A, produit d'épargne le plus répandu en France qui sert notamment à financer le logement social, continue de bénéficier d'un contexte de baisse généralisée des taux et d'un effritement du rendement d'autres placements, comme l'assurance-vie. Mi-septembre, le gouvernement a annoncé vouloir "stabiliser" le taux du Livret A pendant un voire deux ans à son niveau actuel et historiquement bas de 0,75%.

Un mois traditionnellement défavorable à l'épargne réglementée

Cette petite décollecte de septembre peut s'expliquer par le fait que les Français ont besoin de sortir des liquidités à cette période de l'année, pour la rentrée scolaire ou le paiement du solde de l'impôt, par exemple. Septembre et les mois qui suivent sont traditionnellement marqués par des retraits supérieurs aux dépôts, le livret A et son cousin le livret de développement durable et solidaire (LDDS) présentant l'avantage d'être entièrement liquide et non fiscalisé. Les épargnants peuvent donc retirer de l'argent à tout moment sans incidence fiscale particulière. Sur le même mois un an plus tôt, ce placement d'épargne avait toutefois enregistré une collecte nette légèrement positive, de 140 millions d'euros, montrent les données de la Caisse des dépôts.

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Décollecte plus marquée pour le LDDS

Le livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui participe aussi depuis le début de l'année au financement de l'économie sociale et solidaire, a quant à lui connu un mouvement de décollecte encore plus marqué en septembre, de 460 millions d'euros, ramenant la collecte cumulée depuis janvier à 1,94 milliard d'euros pour ce produit d'épargne.

Au total, l'encours des placements réalisés sur ces deux produits a atteint 374,9 milliards d'euros fin septembre, après 375,5 milliards en août.

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(avec AFP)