De plus en plus d'appartements à vendre à Paris...

Par Mathias Thépot  |   |  585  mots
Plus de 15.500 biens immobliers dans l'ancien sont à vendre à Paris.
Les agents immobiliers parisiens constatent que le nombre de biens à vendre augmente dans la capitale. Explication : l'allongement des délais de négociations entre vendeurs et acheteurs.

A Paris, le marché de l'immobilier est à offre quasi fixe et à demande infinie. Dans ce contexte, les agents immobiliers parisiens solidement implantés n'ont pas à s'inquiéter : ils trouveront toujours des acheteurs.
Pourtant, plus de 15.000 biens immobiliers dans l'ancien sont aujourd'hui à vendre à Paris, ce qui représente 1,15% du parc de la capitale, selon les chiffres de la plateforme immobilière Wall Market.

Ces stocks de biens à vendre seraient même en train de croître, si l'on s'en tient aux constats des agents immobiliers parisiens présents lors d'une table ronde organisée jeudi par Wall Market. La faute notamment au marché des appartements familiaux de 5 pièces et plus, qui représente aujourd'hui 20% du stock de biens à vendre à Paris. Dans certains arrondissements riches de la Capitale (7eme, 8eme, 16eme), cette part monte même à environ 40%. 

Les acheteurs veulent faire des affaires

Sur ce segment, la difficulté pour les agents immobiliers est en fait de concilier les intentions des acheteurs et des vendeurs qui divergent parfois fortement. D'un côté les vendeurs estiment qu'ils peuvent céder leur bien à des prix supérieurs à 9000 euros du mètre carré ;  de l'autre, "les acquéreurs veulent faire des affaires. Un peu comme c'était le cas au milieu des années 1990", remarque Richard Tiberghien, de l'agence immobilière Etude Wagram.

A de tels niveaux de prix, les acheteurs deviennent en effet très exigeants sur la qualité des biens proposés.

"Un premier étage sans lumière avec un-vis à-vis, des parties communes qui ne sont pas bonnes, un immeuble de mauvaise qualité, ou un ratio nombre de chambres sur surface inapproprié, sont autant de facteurs que ne pardonnent pas devant les exigences des clients sur le segment des grands appartements", explique Inès Fonteneau, qui dirige l'agence Daniel Féau Saint Germain.

Les délais de transactions augmentent

Dans ce type de cas, les agents immobiliers doivent donc prendre quelques mois pour faire comprendre au vendeur qu'il faut baisser son prix. "Si les stocks grossissent, c'est parce que les délais de transactions augmentent, notamment pour les appartements familiaux", confirme Sylvie Dalmasso, de l'agence Adresses Parisiennes. "Jusqu'à 120 mètres carrés nous disposons d'une clientèle réactive, au-delà cela devient compliqué", constate pareillement Shirine Tabet Khoury, directrice d'Actéa.
L'agence Daniel Féau Saint Germain possède par exemple "120 mandats d'appartements à la vente, contre 80 en moyenne ces dernières années. Nous pouvons effectivement parler d'une hausse des biens à vendre dans l'ancien", assure Inès Fonteneau.

 Le marché des investisseurs se tend avec la loi Alur

Reste qu'avec un appartement à vendre sur 100 à Paris, "on est loin du marché de pénurie que l'on peut trouver dans certaines zones de province", rassure Thierry Maupas, co-fondateur de Wall-Market.com. Notamment pour les plus petites surfaces. "La clientèle d'utilisateurs est un marché de besoins sur lequel nous aurons toujours de bonnes perspectives", ajoute Inès Fonteneau.

Du coté des investisseurs, on est avant tout inquiet de la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) discutée en ce moment au Parlement. Elle prévoit d'encadrer les loyers, ce qui pourrait rogner la rentabilité de certains investissements. Certains propriétaires bailleurs songent donc à sortir leurs biens du marché de la location et à les vendre. Ce, d'autant que la fiscalité sur les plus-values de cessions des résidences non principales permet jusqu'au 31 août 2014 de bénéficier d' un abattement exceptionnel de 25% en plus de l'abattement qui s'applique déjà de droit.