Logement neuf : l'activité s'annonce catastrophique pour 2014

Par Mathias Thépot  |   |  451  mots
En 2013, près de 75.000 logements ont été vendus par les promoteurs
Plusieurs indicateurs laissent craindre un effondrement de l'activité de la construction de logements neufs en 2014.

L'année 2013 a été moins pire que prévue pour la promotion immobilière en France. Alors que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) s'attendait il y a un an à ce que moins de 70.000 logements soient vendus, 74.691 unités ont finalement été réservées en 2013, soit 4,1% de plus qu'en 2012.
Mais ce n'est pas pour autant que les promoteurs se réjouissent. "Comme nous le répétons depuis le début de l'année 2013, notre outil de production de logements neufs continue de se dégrader au lieu de créer de la croissance et de l'emploi (…) Le marché se rapproche de ses plus bas niveaux depuis 25 an", s'inquiète François Payelle, le président de la FPI.

Le seuil des 70.000 logements franchis en 2014 ?

En effet, le seuil fatidique des 70.000 logements vendus pourrait être brisé en 2014. Des signes annonciateurs, révélateurs de la frilosité ambiante pour lancer des constructions de logements, inquiètent profondément les promoteurs : les permis de construire accordées en 2013 ont chuté de 12,6%, alors que les mises en ventes des promoteurs ont baissé de 12,8% à 91 731 unités.
Ces deux indicateurs de confiance font en quelque sorte état des mises en chantier de demain. Entre temps les promoteurs doivent solliciter des financements bancaires, purger les différents recours, et faire face aux problèmes de commercialisation liés au contexte économique difficiles...
Inquiet, François Payelle prédit que les promoteurs vendront entre 66.000 et 68.000 logements neufs en 2014.

Les promoteurs ne prennent pas de risque

Dans ce contexte, les promoteurs ne tenteront pas l'impossible, car ils craignent d'accumuler les stocks invendus. Ceux-ci ne représentent que 9% de l'offre de logements livrés par les promoteurs, soit 7.520 logements, selon la FPI. Bien loin, il est vrai, des niveaux alarmants que l'on peut constater en Espagne.
Reste que la frilosité est de mise. "Les promoteurs mettent de moins en moins de programmes en commercialisation et malheureusement il n'y a pas de motifs de rebond", déplore pour sa part Alexandra François-Cuxac, vice présidente de la FPI.

Les investisseurs se retirent massivement

Désormais, le bât blesse tout particulièrement pour les investisseurs, qui se retirent progressivement depuis 2010. Ils sont la catégorie d'acheteurs qui a le plus chuté : Il y a 3 ans, plus de 70.000 logements étaient vendus aux investisseurs par les promoteurs, contre moins de 30.000 en 2013.
Résultat, la part des ventes aux investisseurs ne représente plus que 40% du total des ventes, contre 60% en 2010. "Cette évolution traduit le manque de lisibilité sur le périmètre géographique et le niveau des loyers applicables" pour le dispositif fiscale d'aide à l'investissement locatif "Duflot", analyse la FPI. Les promoteurs avaient pourtant étroitement participé à son calibrage.