Crédit immobilier : les taux resteront bas en 2014

Par Mathias Thépot  |   |  528  mots
Christian Noyer s'est inquiété il y a quelques mois des faibles marges dégagéess par les banques sur les prêts immobiliers.
Les banques restent très agressives dans leur politique commerciale pour attirer les emprunteurs immobiliers.

Les taux nominaux des crédits immobiliers sont au plus bas et devraient le rester jusqu'à la fin de l'année, selon le courtier immobilier Meilleurtaux.com. Ils ont baissé à 2.59 % en moyenne en septembre 2014 d'après l'observatoire Crédit Logement, rendant les crédits à l'habitat très bon marché. Ainsi, selon le courtier, le coût d'un crédit pour un même emprunt a diminué de 25% en seulement une année et a été divisé par deux par rapport au point le plus haut en 2008.

Meilleurtaux.com justifie en premier lieu sa prédiction pour la fin 2014 par une raison commerciale. Les banques se sont en effet fixé des objectifs de production de crédits immobiliers similaires à ceux réalisés en 2013 où les renégociations et les rachats de crédits avaient été massifs. Or, ceux-ci ont été atones lors du premier semestre 2014. Ils n'ont pris leur envol qu'à l'été. Leur impact ne s'est donc pas encore fait sentir concrètement cette année.

Près de 40% des banques baissent encore leurs taux

Résultat, les banques voient leur production de crédits baisser par rapport à la même époque de l'année dernière. Elles restent donc très agressives dans la distribution pour attirer les emprunteurs. Ainsi début octobre, 37% des nouveaux barèmes de taux de crédit envoyés par les banques au courtier Meilleurtaux sont en baisse par rapport au mois précédent; 60% sont stables, et seulement 3% sont en croissance.

Pour se rendre compte du niveau historiquement bas des taux nominaux, il faut savoir qu'en septembre 2013, alors que beaucoup assuraient que les taux de crédits immobiliers nominaux ne pourraient plus descendre tant ils étaient bas, plus de 80% des banques proposaient des taux d'intérêts d'entre environ 3,30% et 3,70%. Or désormais, la même part des banques propose des taux d'entre environ 2,50% et 2,90% !
Cette compétition infernale a d'ailleurs récemment soulevé l'inquiétude du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui leur reproche de dégager de trop faibles marges et de s'exposer à une remontée brutale des taux de refinancement car elles prêtent à 85% à taux fixe, et supportent donc le risque de taux.

Pas de risque de remontée des taux à court terme

Cependant, l'environnement global des taux devrait rester durablement bas, et c'est là le deuxième argument avancé par Meilleurtaux.com pour justifier sa vision de l'évolution des taux de crédits immobiliers en France.

Ainsi la Banque centrale européenne (BCE) est, selon le courtier, gardienne du statu quo. Elle maintient à un niveau très bas son taux de refinancement (0,05%) et il n'y a pas à prévoir de remontée soudaine "sous peine de mettre un frein brutal à la consommation des ménages", indique Hervé Hatt, le président de Meilleurtaux.com. Par ailleurs, "les Etats européens ne peuvent pas se permettre, avec la croissance actuelle trop faible, une remontée des taux d'intérêt", ajoute-t-il. Enfin, bien évidemment, l'activité morose sur le marché de l'emploi en France empêche de fait une surchauffe du marché immobilier hexagonal.

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