Logement : qui sont les ménages qui paient le plus ?

Par Mathias Thépot  |   |  503  mots
Les familles monoparentales logées dans le parc privé sont celles qui consacrent la plus grande part de leur budget à leur logement.
Les familles monoparentales, les demandeurs de HLM et les nouveaux locataires logés dans le parc locatif privé sont ceux qui consacrent en moyenne la plus grande part de leurs revenus pour se loger.

Pour la plupart des ménages français, le poids du logement dans le budget a crû fortement avec la hausse des prix de l'immobilier lors de la première décennie des années 2000. Ces taux d'effort ne sont cependant pas uniformes et certaines populations sont plus touchées que d'autres, en particulier celles aux bas revenus qui se retrouvent "piégées" financièrement dans le parc locatif privé.

Les familles monoparentales sont les plus touchées

En premier lieu les familles monoparentales, souvent des femmes seules avec un ou plusieurs enfants "qui travaillent à temps partiel dans un cas sur deux et sont plus souvent de catégorie sociale modeste", explique une étude du ministère des Affaires sociales intitulée « Trente ans d'évolution des dépenses de logement des locataires du parc social et du parc privé ». Les familles monoparentales locataires sont parmi celles qui ont les revenus les plus faibles.

Ainsi en 2006, lors de la dernière grande étude national sur le logement, leur revenu moyen était "19.000 euros annuels pour celles habitant dans le parc prive, contre 35.000 pour les couples avec enfant(s) du parc privé", indique l'étude. Même par rapport aux personnes seules, les familles monoparentales ont "un niveau de vie inférieur de 25 % à celui des personnes seules, le différentiel étant un peu plus élevé dans le privé que dans le social". Les familles monoparentales ont concrètement des taux d'effort particulièrement élevés dans le parc prive (31,8 % en moyenne en 2006, contre 23,6% pour un couple avec enfant(s)). Alors que globalement, les locataires du privé consacrent en moyenne 26 % de leurs revenus à leur logement en 2006.

Les demandeurs de logements HLM dans l'attente

Les demandeurs dans l'attente d'accéder à un logement HLM, et qui sont contraints de se loger dans le privé, sont également très touchés par le poids du coût du logement dans leur budget. Mécaniquement, ils ont de plus faibles revenus que les ménages qui ne ne demandent pas de logements HLM car leur démarche provient d'un besoin plus pressant de se loger à un prix plus bas. Ils supportent ainsi un taux d'effort de 28,1%, contre 25,1% pour les locataires du parc privé qui ne sont pas demandeurs.

Il y a enfin les personnes qui ont emménagé récemment dans leur logement et qui subissent de plein fouet les hausses du coût des habitations dans le secteur privé. En 2006, ceux qui habitaient dans leur logement depuis moins de 4 ans consacraient ainsi 27.1% de leur revenu pour se loger dans le secteur locatif privé.

Et au regard de la hausse des prix des logements qui a suivi 2006, ainsi que des conséquences négatives de la crise économique de 2008-2009 sur la santé économique des ménages, il y a fort à parier que ces taux d'effort se sont au moins maintenu au même niveau pour ces publics fragiles. Mais il faudra attendre pour confirmer cela la sortie retardée de la prochaine grande étude nationale sur le logement...