Immobilier ancien : l’attentisme reste de mise

Par Mathias Thépot  |   |  461  mots
Entre Paris et les villes de moins de 20.000 habitants, l'écart de prix au mètre carré est désormais de plus de 6.000 euros !
Les effets du plan de relance Manuel Valls se font attendre… Arriveront-ils en 2015 ?

En 2014, le marché de l'immobilier ancien en France a été dominé par l'attentisme. C'est ce qu'explique une étude du réseau d'agences immobilières Guy Hoquet. Selon cette étude, le nombre de transactions dans l'ancien baissera pour atteindre un nombre compris entre 680.000 et 710.000 unités en 2014, contre 720.000 l'année passée.

En fait, tout porterait à croire que les acheteurs sont dans une position d'attente pour réaliser une bonne affaire. "Les acquéreurs sont toujours aussi présents qu'en 2013, voire même un peu plus présents, et le réseau Guy Hoquet Immobilier enregistre même un nombre de visites de biens en hausse de 57%. Un phénomène qui montre qu'ils comparent plus les prix, négocient plus et sont plus longs à se décider", constate le réseau immobilier.

D'ailleurs les délais de vente ont sans surprise augmenté en 2014, que ce soit en régions, à Paris ou en Ile-de-France. Les surfaces moyennes achetées sont aussi plus importantes, Paris étant l'exception (on y acquiert en moyenne un 45 m2 au dernier trimestre 2014, soit 2 m2 de moins que fin 2013).

Les primo-accédants et les investisseurs ne reviennent pas

En revanche, côté primo-accédants et investisseurs, l'heure n'est pas à un retour sur le marché. Guy Hoquet compte ainsi toujours 31% de primo-accédants dans ses acquéreurs en 2014, alors qu'ils étaient 40% en 2011. La faute à la conjoncture économique, à la baisse des aides les concernant, ainsi qu'à des critères d'octroi de prêts resserrés par les banques malgré des taux d'intérêts nominaux historiquement bas. Du côté des investisseurs, ils représentent désormais 11% des acquéreurs chez Guy Hoquet, contre 18% en 2011.

Pour ces deux catégories,

"les effets du plan de relance sur le logement (élargissement du PTZ, dispositif Pinel), lancé en octobre 2014, ne sont pas encore ressentis. S'ils doivent avoir un effet sur la concrétisation des projets immobiliers, celui-ci devrait être reporté sur 2015", prédit Guy Hoquet.

Une légère baisse des prix, mais un fossé entre grandes et petites villes

L'atonie relative du marché se ressent aussi dans les prix où une légère baisse a parcouru tout le territoire. Ainsi, selon Guy Hoquet, les villes de plus de 20.000 habitants ont vu leur prix de l'immobilier baisser de 1,6% en 2014. Pour les villes de moins de 20.000 habitants, cette baisse atteint 2,5%. Ces chiffres témoignent de l'hétérogénéité du marché national, caractérisée par des écarts de prix qui ne cessent de s'élargir entre les grandes villes et les bourgs.

Le meilleur exemple est évidemment Paris : entre la capitale et les villes de moins de 20.000 habitants, l'écart de prix au mètre carré atteint désormais plus de 6.000 euros ! Alors que, en 2009, il n'était "que" de 3.840 euros.