Immobilier : l'ancien contre le neuf

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, immobilier, neuf ou vieux ?
Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi./ DR

Nombre de transactions encore élevé pour l'ancien. Effondrement des ventes pour le neuf. Si les deux marchés de l'immobilier font partie du même univers, ils ne font pas vraiment partie du même monde. Dans l'ancien, les mutations se sont stabilisées à 732.000 en août dernier en cumul sur 12 mois. C'est au-dessus de la moyenne de longue période calculée depuis 1992, date du début de la série, et en repli de 10% seulement par rapport à la période faste de 2002-2007.

En revanche dans le neuf, le marché s'est enfoncé dans une crise profonde. La construction, dans son ensemble, est dans le rouge avec un effet loupe dès que l'analyse se resserre à la seule promotion immobilière : les ventes se rapprochent ainsi du plancher des 85.000 unités, soit sous leur moyenne calculée depuis 1996. Elles perdent 25% par rapport à leur dernier point haut et 36% par rapport à leur pic historique. La violence du choc est donc extrême. Seul point de convergence, a priori, entre les deux marchés : les prix. Ballotés dans l'ancien, ils sont sous pression dans le neuf.

  • Dans l'ancien

En baisse de 1,3% au 2ème trimestre par rapport à la même période de 2013, ils ont cédé 4,5% par rapport à leur pic historique du 3ème trimestre 2011. Mais sur plus longue période, la hausse reste très conséquente, +109% depuis 2000.

  • Dans le neuf

Le prix des maisons campe autour de 250.000 euros environ depuis mi 2008. Et comme dans l'ancien, la hausse est très impressionnante depuis 2000 (+62%). Le mouvement est identique, ou presque, pour les appartements avec des prix qui plafonnent légèrement sous les 3.900 euros/m², mais en hausse de 91% sur moyenne période. On retrouve donc les mêmes tendances dans le neuf et l'ancien.

A ce détail près, les promoteurs doivent composer avec des coûts de construction en hausse avec le poids des nouvelles normes et des prix du foncier en lévitation : +46% entre 2006 et 2012. Le maintien des prix masque donc une pression phénoménale sur les marges. La fracture entre l'ancien et le nouveau est donc totale. Alors comment expliquer ce marché à deux vitesses ?

Il faut revenir aux caractéristiques de chacun

L'ancien, ce n'est rien d'autre qu'un marché de l'occasion donc structurellement moins cher : 2.800 euros du mètre carré contre 3 875 pour les appartements neufs, un écart de 38%. Au moment où les budgets sont serrés, cela pèse sur le choix des futurs acquéreurs.

Mais si le neuf s'effondre, c'est qu'une bonne partie de sa clientèle a disparu : celle des investisseurs, c'est-à-dire ces Français qui achètent un bien pour le louer. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, le dispositif Duflot est un échec. Au top de son rendement en 2010, le dispositif Scellier a contribué à pousser les ventes à investisseurs à 72.450 unités, soit 63% du total vendu par les promoteurs cette année-là. En 2013, le compteur des ventes à investisseurs est resté bloqué à 35.300  unités avec le Duflot, soit 40% du total. C'est une perte sèche supérieure à 37.000 unités.

Au rythme actuel, c'est l'équivalent de 5 mois de vente. Alors bien sûr, la donne va changer avec l'assouplissement du dispositif d'investissement locatif (le Pinel). Mais c'est une chose de faire fuir les investisseurs, cela en est une autre de les faire revenir.

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Commentaires 6
à écrit le 18/11/2014 à 15:52
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Pour relancer le marché il n'existe qu'une seule solution : une baisse conséquente des prix. Remettre le marché sous perfusion n'est pas possible pour au moins 2 raisons: 1/On sait que ça fait monter les prix (merci les années UMP, les sauveurs de ...

le 20/11/2014 à 10:54
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@pour : je ne savais pas que Jospin était UMP mais le mensonge socialiste ça ose tout

à écrit le 18/11/2014 à 14:56
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Le neuf, moche, de mauvaise qualité, trop petit, trop cher. Les cuisines au fond du séjour, décoration noire ou grise (mauvais pour le moral) à quand les toilettes ouvertes en plein milieu de la chambre ou du séjour.

à écrit le 18/11/2014 à 14:09
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l'immobilier est une pyramide de ponzi dont la pompe à amorce est aujourd’hui tout simplement en panne... cette amorce, ce sont les primos. hors ces derniers sont ultra-précarisés et les plus frappés par le chômage et les faibles revenus...dans ce c...

le 18/11/2014 à 21:46
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Le truc c'est que je pense comme vous depuis 5 ans mais pas grand chose ne se passe au niveau des prix. Dans le fond, il y a tellement de gens qui seraient perdants que je doute que ça arrive un jour.

le 26/11/2014 à 7:23
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Ne répétez pas en boucle les paroles des professionnels de l'immobilier qui pleurent. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: 730 000 transactions dans l'ancien pour 2014... L'immobilier et le secteur ne s'est jamais porté aussi bien!

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