Baisse des APL : Edouard Philippe admet que ce n'était "pas intelligent"

Par Hugo Baudino  |   |  441  mots
Le Premier ministre a rejeté la faute sur le gouvernement précédent.
La baisse de 5 euros des APL à partir d'octobre a fait couler beaucoup d'encre et suscité de nombreuses réactions. Le premier ministre Edouard Philippe a admis ce matin que la mesure n'était pas intelligente, mais explique qu'il n'avait pas le choix.

C'est presque un mea culpa. Le premier ministre Edouard Philippe est revenu ce jeudi 24 août, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC sur la baisse de 5 euros des aides au logement programmée pour octobre.

"Ce n'est pas intelligent, c'est une mesure de rabot [...] Ce n'est jamais intelligent de faire du rabot", a expliqué Edouard Philippe.

Mais le premier ministre a précisé que cette mesure ne venait ni de lui ni de son gouvernement : "Cette baisse générale des APL pour tout le monde sans remise en compte des conditions d'attribution, elle est contenue dans le budget précédent". Le tort reviendrait donc au gouvernement de Bernard Cazeneuve qui avait intégré la mesure au budget sans l'appliquer dès janvier comme cela était prévu.

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Le budget précédent, le premier ministre rappelle qu'il ne l'a "pas voté" mais qu'il "l'exécute", et il n'avait donc pas d'autres choix, s'ils voulaient verser les APL, que d'appliquer cette baisse de 5 euros. "Si on avait pu faire autrement, on l'aurait fait", ajoute Edouard Philippe.

Le premier ministre et son gouvernement ont prévu de lancer une grande réforme des aides au logement dès cet automne. Présentée dès la rentrée, elle devrait être intégrée à la prochaine loi de finance. Edouard Philippe a répété au micro de BFMTV à quel point elle était nécessaire :

 "Année après année, on mobilise de plus en plus d'argent public sur cette question et objectivement l'efficacité n'est pas au rendez-vous. Donc soit on dit il faut mettre plus dans le panier percé, soit on se dit qu'il faut peut-être changer le panier. Il faut peut-être réfléchir autrement."

La taxe d'habitation réduite pour 17 millions de foyers

Le Premier ministre a également évoqué la suppression de la taxe d'habitation, prévue dans le programme d'Emmanuel Macron. Alors que la mesure devait exonérer 80% des ménages de cet impôt local, Edouard Philippe a évoqué dans la matinale de BFMTV/RMC : "Une mesure qui va nous permettre de baisser le produit, le versement de la taxe d'habitation, à hauteur de 3 milliards" dès 2018, a-t-il indiqué, affirmant que "30% des Français" bénéficieraient de cette mesure l'an prochain.

Matignon a ensuite rectifié les propos du Premier ministre et indiqué à l'AFP que ces 3 milliards d'euros correspondaient à une baisse de 30% de la taxe d'habitation pour 17 millions de foyers.

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(avec AFP)