Immobilier : les acquéreurs étrangers pèsent de plus en plus en Île-de-France

Par Mathias Thépot  |   |  538  mots
Grâce à la baisse de l'euro face à la livre sterling, les britanniques achètent de plus en plus à Paris
Un peu plus de 9% des acquéreurs de logements sont étrangers en Île-de-France, une part qui ne cesse de croître depuis quatre ans.

Trimestre après trimestre, la tendance se confirme : il n'y a jamais eu, en proportion, autant d'acquéreurs étrangers à Paris et en Île-de-France. « Les étrangers sont plus que jamais là, ce sont des niveaux record depuis dix ans, toutes zones confondues », relate Thierry Delesalle, notaire à Paris. Selon les chiffres des notaires d'Île-de-France, au premier trimestre 2015, 9,2 % des acquéreurs de biens immobiliers situés dans la capitale étaient de nationalité étrangère, « alors qu'il y a encore 5 ou 6 ans, ils ne représentaient que 6 % du total des acheteurs », note Thierry Delesalle. Au premier trimestre 2014, ils étaient 8,2 %.

Les Italiens sont les étrangers qui achètent le plus à Paris...

Une spécificité parisienne par rapport au reste de l'Île-de-France tient notamment à la nationalité de ses acquéreurs : 16,6 % sont italiens, de loin les étrangers les plus présents à l'achat immobilier dans la capitale. Viennent ensuite des britanniques qui pèsent 6,6 % des acquisitions étrangères à Paris, en hausse ces derniers mois « certainement du fait de la dépréciation de l'euro par rapport à la livre sterling », explique Thierry Delesalle. Dans les très huppés 4ème et 7ème arrondissements, la part des acquéreurs étrangers montent même à 17,5 %. Clairement dans ces quartiers les plus riches, qui attirent les investisseurs du monde entier, l'effet de la baisse de l'euro s'est fait ressentir.

... et en Île-de-France, ce sont les Portugais

Plus globalement, 9,5 % des transactions ont été réalisées par des étrangers au premier trimestre 2015 en Île-de-France, contre 9,1% l'an dernier et 6,1% en 2010, environ 80 % de ces acquéreurs étant résidents, selon les notaires. En termes de nationalité, 14,5 % d'entre eux sont portugais et 14,3 % sont chinois.

La zone où les étrangers sont les plus présents est la première couronne, où ils ont réalisé 11,2 % du total des transactions immobilières au premier trimestre 2015. Les Chinois sont très actifs à la périphérie de Paris : ils représentent 22,6 % des acheteurs étrangers dans cette zone, devant les Portugais (13,5 %). En grande couronne en revanche, 26,5 % des acquéreurs sont portugais, et 10,2 % sont algériens pour un total d'un peu plus de 7,4 % de transactions générées par les étrangers.

Maintien des prix à un niveau élevé

Comme toutes les grandes métropoles occidentales, l'Île-de-France présente un excédent migratoire avec le reste du monde. Les acquéreurs étrangers participent donc à maintenir les prix de l'immobilier francilien à un niveau élevé, même si le niveau bas des taux d'intérêt y contribue aussi significativement, en redonnant du pouvoir d'achat aux ménages franciliens.

Globalement, au premier trimestre 2015, le prix moyen des appartements anciens franciliens a baissé de 2,6 % par rapport au premier trimestre 2014 à 5260 euros le mètre carré. Et malgré la conjoncture difficile, les volumes de ventes de logements anciens ne s'écroulent pas. Ils sont stables en Ile-de-France au premier trimestre 2015.

A Paris, le nombre de ventes d'appartements anciens reste « médiocre », selon les notaires, à 6800 unités au premier trimestre 2015. Certes, ces ventes sont en légère hausse de 2 % sur un an, mais elles restent inférieures de 26 % à la moyenne trimestrielle de la période faste 1999-2007. Les prix des appartements anciens sont toutefois en baisse de 2,9 % dans la capitale, passant en dessous de la barre symbolique des 8.000 euros du mètre carré.