Foot et taxe à 75%  : un probable match nul à l'Elysée

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Une immense majorité des Français (85% la semaine dernière) est favorable à cette taxe à 75%, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay. Et deux Français sur trois préféreraient que ce soit les joueurs, et non les club, qui soient assujettis à cette taxe à 75%.
Les patrons des clubs français rencontrent ce jeudi François Hollande à l'Elysée. Mais il y a de grandes chances pour que le président de la République reste ferme sur ses positions. Ce qui pourrait déboucher sur une grève des joueurs fin novembre.

C'est un rendez-vous présenté comme celui de la dernière chance, mais la cause semble perdue d'avance. Les dirigeants des clubs de football français, qui menacent de faire grève contre la taxe à 75%, rencontrent ce jeudi François Hollande à l'Elysée.

Mais le président de la République qui a multiplié les reculades ces derniers jours risque de ne pas se montrer très sensible aux cris d'orfraie des patrons du football français. D'autant plus que dans son camp, les messages de fermeté s'accumulent. 

"Les Français ne comprendraient pas que le football soit exonéré de l'effort collectif"

Dans une interview parue ce matin dans le journal russe Kommersant, Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s'est exprimé pour la première fois sur le sujet et pour lui, il n'est pas question de céder aux revendications des dirigeants du football français. Pour lui, cette taxe "vise les entreprises qui peuvent se permettre de verser des revenus supérieurs à un million d'euro (...) Les Français ne comprendraient pas que le football soit exonéré de l'effort collectif."

Même son de cloche du côté du président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux qui a affirmé sur FranceInfo que "Le Président doit dire aux présidents de clubs de foot qu'il faut qu'ils mouillent le maillot pour notre pays". Tandis que le ministre du Travail, Michel Sapin, insistait sur LCI : "Il ne faut pas mollir sur ce point parce qu'il n'y a aucune raison de le faire".

Une "journée blanche" fin novembre ?

Comment les clubs de foot pros ont-ils encaissé ces déclarations ? Dans leur camp, les espoirs ont été clairement refroidis par la journée de mercredi, selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP.

Le foot français, qui n'a plus connu de grève depuis 1972 (les joueurs voulaient alors faire reconnaître leurs droits contractuellement), en arrivera-t-il alors à cette extrémité ? Une "journée blanche", sans matches de L1 et L2 du vendredi 29 novembre au lundi 2 décembre inclus, est-elle possible ?

Ok au projet de loi, non à sa rétroactivité

Le rendez-vous reste en tout cas fixé à 16h30 jeudi à l'Elysée entre le chef de l'Etat et les présidents de la Fédération et de la Ligue du foot, accompagnés de six présidents de clubs et d'un représentant de chacun des autres acteurs du secteur, (Syndicat des joueurs professionnels, Union des acteurs du foot).

Les patrons du foot ne vont pas demander le retrait du projet du loi, mais négocier sa non rétroactivité. En clair, les clubs pourraient accepter le principe d'une taxation sur les "nouveaux contrats à durée déterminée (des joueurs)", comme l'a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF, le syndicat des clubs professionnels, et lui même président du Havre (L2).

Les Français favorables à cette mesure

Pour rappel, une immense majorité des Français (85% la semaine dernière) est favorable à cette mesure, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay. Et deux Français sur trois préféreraient que ce soit les joueurs, et non les club, qui soient assujettis à cette taxe à 75%.

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