Les cinq dossiers qui braquent les fonctionnaires français

Coïncidence ou stratégie délibérée ? En tous les cas, les réformes touchant les fonctionnaires s'accumulent ces temps-ci.> Les effectifsFin janvier, lors de la conférence sur les déficits publics, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'un départ à la retraite sur deux de fonctionnaires ne devait pas être remplacé. En 2009, la règle a abouti à la disparition de 30.600 postes sur 2,3 millions pour la fonction publique de l'État. En 2010, 33.700 postes devraient être concernés. Depuis le 1er janvier, les 650 « opérateurs de l'État », qui emploient plus de 330.000 agents, sont également concernés alors qu'ils étaient épargnés jusqu'à présent. Le gouvernement a promis de rétrocéder collectivement aux fonctionnaires la moitié des économies réalisées (450 millions pour 2009).> la RGPPLancée en juin 2007 par François Fillon et Éric Woerth, la révision générale des politiques publiques (RGPP), est censée rendre la machine administrative plus efficiente et plus économe tout en apportant un meilleur service aux administrés. Sur les 374 actions validées par Matignon, moins d'une centaine ont véritablement menées à bien. Début décembre, Éric Woerth a présenté de nouvelles pistes de rationalisation, en particulier dans le domaine de la logistique et des locaux administratifs. Le gouvernement espère 8 milliards d'économies en 2011.> Les retraitesLa perspective du débat sur les retraites entretient également l'inquiétude. François Fillon, auteur de la réforme de 2004, qui a en partie aligné le régime de retraite des fonctionnaires sur celui des salariés, ne cache plus que l'une des nouvelles pistes consiste à revoir le mode de calcul des pensions publiques pour le rapprocher de celui du privé, moins avantageux.> La mobilitéCE jeudi, le Conseil supérieur de la fonction publique examinera le décret d'application de la loi sur la mobilité des fonctionnaires votée l'été dernier prévoyant la mise en disponibilité d'office ? en fait un licenciement ? d'un fonctionnaire refusant trois postes équivalents au sien en cas de réorganisation de son service. Le Premier ministre estime que ce mécanisme, qui pourrait entrer en vigueur dès avril, est plus protecteur que le système actuel.> Les salairesAlors qu'aucun vrai coup de pouce n'est prévu cette année, une négociation salariale difficile devrait bientôt s'ouvrir avec les syndicats pour la période 2011-2013. Pour apaiser le climat, le gouvernement évoque la prochaine signature d'un accord d'intéressement collectif. Mais le projet suscite lui aussi la critique de plusieurs syndicats. La CGT, notamment, a déjà fait part de son hostilité. Patrick Coquidé
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