Prism : Obama promet une réforme du Patriot Act et plus de transparence

Par Delphine Cuny  |   |  371  mots
Le président américain a annoncé vendredi soir une réforme des lois sécuritaires et des mesures visant à restreindre le programme de surveillance des citoyens sur Internet. Barack Obama a cependant jugé que le lanceur d’alerte Edward Snowden, qui a révélé l’existence du programme Prism, n’était « pas un patriote. »

Deux mois après l'éclatement de l'affaire Prism, le programme de surveillance d'Internet de la NSA, révélé par un informaticien de l'agence de renseignement américaine, Edward Snowden, le président des Etats-Unis a annoncé vendredi soir une série de mesures visant à apporter plus de transparence et à redonner confiance aux citoyens et aux alliés. Barack Obama a exprimé sa volonté de « travailler avec le Congrès pour mettre en place des réformes appropriées » du Patriot Act, un ensemble de lois sécuritaires adoptées au lendemain des attentats du 11-Septembre, en particulier de la section 215 de cette loi, relative à la collecte de "méta-données" des conversations téléphoniques (durée des appels, numéros appelés). Les Etats-Unis « peuvent et doivent être plus transparents » a déclaré le président lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, promettant « davantage de supervision, de transparence et de garde-fous. »

Edward Snowden n'est « pas un patriote »

Tout en assurant comprendre « les inquiétudes de ceux qui craignent qu'il pourrait y avoir des abus », Barack Obama a cependant nié de tels abus et fait valoir que ce programme de collecte des métadonnées téléphoniques constitue « un outil important dans nos efforts pour prévenir les complots terroristes. » Les mesures envisagées portent notamment sur la divulgation de davantage d'informations concernant le programme sur un site Internet dédié et la nomination d'un représentant d'organisations de défense des libertés civiques pour faire entendre « une voix indépendante » au sein de la très secrète Cour de surveillance du renseignement à l'étranger ("Foreign Intelligence Surveillance Court") chargée d'examiner les demandes des agences de renseignement pour surveiller tout individu suspect. Au sujet du "lanceur d'alerte", Edward Snwoden, le consultant de la NSA, recherché par le FBI et aujourd'hui réfugié en Russie où il vient d'obtenir un asile d'un an, le président américain a déclaré « je ne crois pas que M. Snowden soit un patriote. » Mercredi, Barack Obama a annulé le sommet prévu avec Vladimir Poutine en septembre à Moscou, invoquant « le manque de progrès récents » des discussions entre les deux pays sur de nombreux sujets.