Internet, ça peut payer

Par Olivier Provost, rédacteur en chef à La Tribune.

La légende raconte que, un jour, Vivendi a voulu tourner la page de l?échec de son ancien portail musical Vizzavi, un des symboles de « l?ère Messier ». Le groupe s?était juré, pour relancer un portail dédié aux loisirs, musiques et clips en tête, d?éviter les noms en Z. Et il a baptisé son nouveau bébé? ZaOza. Ça ne s?invente pas. De mauvais augure, s?est-on dit, et l?on promettait à cette création un avenir aussi peu chantant que son prédécesseur. Et puis, faire payer sur Internet, pour une clientèle tellement habituée à télécharger illégalement, c?était un combat perdu d?avance.

Les chiffres avancés par Vivendi aujourd?hui semblent bien démontrer le contraire. Son portail est en train de rejoindre le club assez fermé de ceux qui ont réussi à faire payer les internautes. Un secret aussi bien gardé que le mot de passe de la caverne d?Ali Baba. Car si le Web est le paradis de la gonflette à l?audience, elle se fait souvent à coup de stéroïdes: achats de mots-clés, dépenses marketing et autres trous sans fond destinés à muscler son référencement, en remplissant les caisses de Google. Mais à quoi sert l?audience si elle n?est pas transformée en argent sonnant et trébuchant ? 

Quand on vend en ligne un produit, tels les Amazon ou Vente-privee.com, faire payer l?internaute relève du commerce classique. Pour un bien dématérialisé, notamment culturel, à la valeur parfois contestée, l?exercice est plus difficile. Apple et son iTunes ont servi de pionnier avec une méthode simple : des prix bas et une interface simple et agréable. ZaOza a aussi emprunté ce chemin. Tous ceux qui espèrent vendre en numérique ce qu?ils ont du mal à facturer dans un monde physique feraient bien de s?en inspirer. ?

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