Le Front National en tête des intentions de vote pour les départementales

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  633  mots
Le Front National pourra-t-il se considérer comme le "premier parti de France" à l'issue du scrutin départemental des 22 et 29 mars?
Selon un sondage BVA sur le "rapport de force avant le scrutin départemental" des 22 et 29 mars, le Font National arrive en tête avec 26% d'intentions de vote, devant l'UMP (25%) et le PS (18%).

Les 22 et 29 mars prochains, se tiendront les élections départementales (ex-cantonales). Elles permettront de renouveler l'intégralité des conseillers départementaux (ex-conseillers généraux) qui seront élus dans 2.054 nouveaux cantons, à la suite d'un redécoupage. Ces élections verront par ailleurs s'appliquer un nouveau mode de scrutin: le scrutin majoritaire binominal (femme-homme) à deux tours. Concrètement, dans chacun des cantons où ils seront présents, les partis devront présenter obligatoirement deux candidats, une femme et un homme. Sera élu le "couple" qui sera parvenu en tête à l'issue du deuxième tour ou qui aura obtenu la majorité absolue dès le premier tour.


Le Font National en tête avec 26% d'intentions de vote

Dans ce contexte, à moins de deux mois de ce nouveau scrutin, l'institut BVA a réalisé un sondage auprès de 1.044 personnes (interrogées par Internet les 29 et 30 janvier) afin de déterminer le "rapport de force national pour les prochaines élections départementales". Ce qui signifie qu'il ne s'agit pas d'un pronostic de résultat puisque l'on ne sait même pas encore quels partis seront représentés dans tel ou tel canton. Ce sondage mesure donc plutôt le "poids" des principaux partis.

Et, à l'instar des dernières élections européennes, c'est le Front National (FN) qui arrive en tête de ce "rapport de force" avec 26% d'intentions de vote. Si cela se confirme, le parti de Marine Le Pen pourrait alors battre son record de juin dernier, en termes de suffrages exprimés (25%).

Mais, attention, la première place du FN n'est pas une assurance, non seulement parce qu'il n'est pas encore certain que le FN présente des binômes (femme/homme) dans tous les cantons et, surtout, parce que l'UMP est en embuscade juste derrière, à 1 point, avec 25% des intentions de vote. Un score supérieur de 4 points à celui que la formation, maintenant présidée par Nicolas Sarkozy, avait réalisé en juin lors des européennes. Mais, il est vrai que, souligne BVA, à l'époque, l'UMP avait été fortement concurrencée par des listes "divers droite" qui avaient totalisé 6% des suffrages.


Le PS à 18%, loin derrière l'UMP

En troisième position, et c'est presque un "miracle" étant donné la faible popularité de la majorité, le Parti socialiste (PS) obtiendrait 18% des voix, soit quatre points de plus qu'au dernier scrutin européen. Mais le PS, également, avait été concurrencé par des listes "divers gauche" qui avaient récolté 4% des suffrages.

Toute la question est donc de savoir si les candidats PS bénéficieront d'un effet "rebond de popularité de l'exécutif" (président de la République, gouvernement) mesurable depuis la gestion des attentats de début janvier.

L'autre "surprise" vient du Front de Gauche qui, avec 9% des intentions de vote, enregistre un regain de trois points par rapport aux européennes. Faut-il y voir un "effet Syriza en Grèce" ? Difficile à dire. Toujours est-il que le Font de Gauche dépasserait ainsi Europe Ecologie- Les Verts (EE-LV) qui, avec 7%, reculerait de deux points par rapport à juin 2014.
Concernant le centre, Modem (8%) et UDI (5% ) totaliseraient 13% des intentions de vote, soit trois points de plus qu'aux européennes.

Quant à l'extrême gauche, elle resterait stable, avec 2% d'intentions de vote.

Une élection avant de connaître l'arbitrage des compétences territoriales

Détail intéressant, le projet de loi "Nouvelle organisation territoriale de la République" (NOTRe), qui déterminera les compétences respectives entre régions, départements et communes (ou intercommunalités), est toujours actuellement en discussion. Le texte devrait arriver devant l'Assemblée nationale le 17 février... Soit un mois avant le scrutin départemental. Il y a donc une possibilité que les électeurs votent pour choisir des conseillers départementaux... sans que l'on connaisse réellement leurs compétences.