Christine Lagarde : "limiter les bonus va contre la culture américaine"

De retour du G20 Finances, la ministre de l'Economie admet que les négociations deviennent plus "compliquées". Elles portent à présent sur la mise en œuvre des réformes.

Après les grands principes sur lesquels le G20 s'était mis d'accord en avril, leur traduction dans les actes semble nettement plus dure...

Bien sûr que c'est plus dur. Maintenant, il faut rentrer dans la technique, il faut mettre les mains dans le cambouis. Mais il ne faut pas comparer le 2 avril, le sommet du G20 de Londres, et la réunion de ce week-end. Le 2 avril, c'était une rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement. Il faudra la comparer à celle des 24 et 25 septembre lorsqu'ils se retrouveront à Pittsburgh. On verra alors si le soufflé n'est pas retombé. Après les grands principes, il faut rentrer dans la mise en œuvre, et là, c'est toujours plus compliqué : cela prend du temps et il ne faut pas qu'on se trompe.

Mais la dynamique politique du G20 n'est-elle pas en train de retomber ?

Non, pas du tout. La dynamique politique était de répondre à une situation d'urgence, qui nécessitait des mesures exceptionnelles. On les a prises. Maintenant, on travaille la structure. Evidemment, c'est plus tendu, parce qu'on construit l'avenir. On n'est plus en train de régler les problèmes du présent.

La mise en œuvre est notamment difficile en ce qui concerne les bonus. Le communiqué du G20 parle d'"explorer les approches possibles pour limiter" les rémunérations. C'est vague...

On peut imaginer toutes sortes de possibilités. Par exemple, on peut introduire une limite de la partie variable de la rémunération par rapport à la partie fixe, sur une base individuelle ou collective ; ou alors, une limite du total de la partie variable par rapport au résultat brut d'exploitation. Mais il ne faut pas qu'on se fixe sur un principe, qui serait la méthode française. Mieux vaut se focaliser sur la mise en œuvre sur le plan international : cela va peut-être prendre des formes différentes selon les pays, les systèmes juridiques et les modes d'organisation des entreprises. Ce qu'il faut, c'est sortir d'une vision à court terme, sans considération du facteur risque ni du facteur résultat.

Les Etats-Unis sont-ils prêts à limiter les bonus ?

Leur culture est l'esprit d'entreprise, du risque et de sa rémunération. La notion de limitation est contre-culturelle. C'est pour ça que le fait d'avoir le mot "limitation" dans le communiqué a été une sacrée bataille.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Christine Lagarde dans l'édition de ce lundi de La Tribune.

Commentaires 23
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Par contre, limiter les bonus ne va pas contre la culture française qui s'incarne dans la traque et la spoliation de l'individu par l'Etat !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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QUELLE MASCARADE ET QUEL JEU DE DUPE pour ne prendre aucune décision c'est une réussite de statu quo et d'inefficacité

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ET VOILA... REPONSE A MADAME LAGARDE "LA CULTURE DU BONUS NON IMPOSE VA L'ENCONTRE D'UN PACTE SOCIAL COHERENT"

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ce n'est pas la limitation en soi qui est problématique : tout dans l'univers est limité, en particulier les ressources ! Il vaudrait mieux parler d'empêcher les rémunérations à la fois excessives, injustifiables et dangereuses.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A pepito : facile à dire qd on ne connait rien aux autres cultures ! comme le dit tres justement C. Lagarde les Etats-Unis sont le royaume de l'entreprenariat, cad de la prise de risque et de sa rémunération (ce qui est un plus ENORME car TOUT LE MON...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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MASQUER LES DISFONCTIONNEMENTS FINANCIER...PLUS SIMPLE DE S'ATTAQUER AUX PETITS EPARGNANTS... OU LES SOIS-DISANTS PARADIS FISCAUX...MASQUER LES HERESIES DES SYSTEMES FISCAUX DES ETATS PREDATEURS.. UNE VRAIE CACOPHONIE ORGANISEE !!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Rien a espérer de ces décideurs. Après nous avoir mené au désastre en s'enrichissant, nos décideurs vont nous le faire payer, en continuant. On ne peut pas espérer de nos décideurs de se punir ou de changer. Nous sommes en plein désastre après 150...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si les EU parlent de "libre entreprise" alors pourquoi faire appel au deniers du contribuable lorsque la faillite est proche. C'est proprement scandaleux.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Sans une limitation des bonus le banques vont continuer à jouer à la roulette avec notre argent, c'est si facile de jouer avec l'argent des autres et empocher un maximum de bonus.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Sans une limitation des bonus le banques vont continuer à jouer à la roulette avec notre argent, c'est si facile de jouer avec l'argent des autres et empocher un maximum de bonus.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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il faut expliquer aux américains que leur culture est mauvaise.précarité,pauvreté,absence de couverture sociale pour un grand nombre, mortalité infantile en progression ,culture du tout fric qui nous a menés dans le mur ,etc...etc...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La gratuité des soins médicaux, les mariages mixtes et le camembert moulé à la louche ne font pas partie de la culture américaine. C'est pratique de repousser le problème sur l'autre. "Ce n'est pas moi qui a fait pipi dans ma culotte" A défaut de lea...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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le système anglo saxon fixe les règles . le reste du monde les applique .__

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bien les yankee sont contre l'esprit continatal européen : nous fermons les frontières et tirons à vue sur tous les ango-sales cons qui veulent nous plumer comme ils l'ont déjà fait ( grosso merdo 15 à 20 milliards de leurs subprimes). Merci de la l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ils pensent tous a leurs avenirs proches, et s'en foutent royalement des lambdas. C'est triste mais c'est la réalité. Y en a qui tuerait père et mère pour le fric.... Pour moi ils ne valent pas mieux....tous des hypocrites et des vendus à la cause ' ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Shumpeter ? C'est bon pour les pauvres! La prochaine fois, il faudra laisser mourir les banques!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut tenir bon contre les pressions américaines. L'appat du gain est un puissant moteur aux USA, qui a déjà mis le monde entier à genoux.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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quand on voit les pertes colossales des banques... cela veut dire que globalement les bonus n'étaient pas justifié. Comment justifier des bonus a des traders qui ont perdu 1 trilliard, c'est impossible car ils n ont pas globalment gagner de l argent....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Depuis quand l'Etat se mêle-t-il des rémunérations d'entreprises privées ? La seule règle applicable, vérifiable et de bon sens me semble être d'exiger le remboursement total des aides perçues préalablement à toute distribution (de bonus et de divid...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Rien à attendre des anglo-saxons. Ils trouveront toujours le moyen d'exercer de façon occulte leur principe culturel. Seule l'émergence en puissance d'économies relevant d'autres cultures : crédit des banques d'Islam, principe commercial des Chinois...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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"Depuis quand l'Etat se mêle-t-il des rémunérations d'entreprises privées?". Réponse: depuis que ces entreprises nous ont plongé dans un sacré pétrain! La rémunération est la juste contrepartie du risque, dès lors, en schématisant bien entendu le ra...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une fois de plus nos politiques nous démontrent, soit leur incompétence (lancer un projet sans étudier au préalable ses enjeux, opportunité et surtout faisabilité), soit leur priorités politiciennes qui consistent finalement à prendre la grande major...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Madame Lagarde n'a aucune formation économique et ne devrait donc pas être ministre des finances en France. Le fait est qu'elle a vécu pendant des années aux Etats Unis et qu'elle fait partie de la nomenclatura locale (Américaine) et qu'elle ne fai...

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