Florange sera fixé sur son sort à minuit

Par latribune.fr  |   |  349  mots
L'usine de Florange. Copyright Reuters
C'est ce vendredi que se joue le sort des salariés d'ArcelorMittal. L'État a jusqu'à minuit afin de trouver un repreneur ou décider de nationaliser le site mosellan pour éviter la fermeture définitive des hauts-fourneaux.

Le compte à rebours a commencé. Lorsque le douzième coup de minuit aura sonné ce vendredi, le site sidérurgique mosellan devra avoir trouvé un repreneur. Faute de quoi l'Etat devra nationaliser le site mosellan temporairement afin d'en éviter la fermeture définitive. Car le propriétaire indien est dur en affaire : il souhaite céder les hauts-fourneaux, mais conserver la partie aval du site, dédiée à la transformation de l'acier. De son côté, l'Etat veut forcer l'industriel à vendre l'intégralité du site.

"Si on laisse faire Mittal, il n'y aura plus de sidérurgie européenne d'ici quelques années", a déclaré le sénateur communiste, partisan d'une nationalisation, ce vendredi sur Europe 1. "Si on négocie un accord avec Mittal, il faut mettre tout sur la table, en particulier les dettes, et on verra ce qu'on lui doit, mais je ne suis pas sûr qu'on lui doive beaucoup d'argent", a-t-il poursuivi.

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem avait indiqué mercredi que le président François Hollande avait eu la veille "une discussion franche et ferme" avec le PDG d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, sur le sort du site sidérurgique de Florange. Et de préciser que la "préoccupation essentielle (du gouvernement)" était "l'avenir des emplois" du site. "La balle est dans le camp d'Arcelor Mittal", avait-elle ajouté.

 

Pour Laurence Parisot, "envisager une nationalisation (...) est vraiment scandaleux". Un tel chantage est "inadmissible", a déclaré la patronne du Medef jeudi sur RTL.
Toutefois Arnaud Montebourg annonçait le même jour l'existence d'un éventuel repreneur du site de Florange pour quelque 400 millions d'euros. Une très bonne nouvelle pour les syndicats.

De son côté, Matignon joue la discrétion, laissant le ministre du Redressement productif en pointe, multipliant les déclarations, parfois les provocations. Reste que si Arnaud Montebourg parvient à faire plier Mittal, il fera définitivement taire ses détracteurs. Dans le cas contraire, ceux qui, à l'instar de l'ancien Premier ministre François Fillon, dénonçait son "arrogance", pourront s'en donner à coeur joie. Pour l'heure, les négociations se poursuivent.