Emploi, retraites, redressement des comptes publics... la chaude rentrée du gouvernement

Par Romain Renier  |   |  674  mots
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Après des vacances studieuses, le gouvernement peut s'attendre à une rentrée chaude. Réforme de l'emploi, révision du financement des retraites, maintien de l'objectif de déficit public à 3% du PIB... les dossiers chauds ne manquent pas en ce début 2013.

Appelés à rester sur le qui-vive par le président de la République, les membres du gouvernement n'auront eu droit qu'à peu de repos pendant ces vacances de Noël. Pourtant, ils auront besoin de toutes leurs forces pour affronter cette rentrée qui s'annonce chaude. Revue des dossiers qui feront l'actualité gouvernementale dans les prochains mois.

L'emploi, la priorité absolue en 2013

François Hollande l'a dit lors de ses voeux mardi soir. C'est la priorité de cette année 2013, alors que le chômage n'a cessé d'augmenter depuis 19 mois pour atteindre un niveau record. Objectif affiché par le président de la République : en "inverser la courbe d'ici à la fin de l'année". Pour ce faire, des discussions sur la sécurisation de l'emploi sont en cours entre les partenaires sociaux depuis début décembre, avec pour but de parvenir à une proposition commune à faire au gouvernement. Mais cet accord est loin d'être garanti, malgré l'optimisme de Laurence Parisot, la patronne du Medef. De fait, la principale organisation patronale milite pour plus de flexibilité du contrat de travail. Ce que rejettent en bloc Bernard Thibault (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO). Tous deux ont d'ailleurs prévenu qu'ils ne signeraient pas un accord allant dans ce sens. Ce qui n'est pas du goût de l'Elysée, qui s'impatiente et appelle les partenaires sociaux à prendre leus responsabiltés. Demain aura lieu un séminaire sur "la situation économique et l'emploi" à l'Elysée, en attendant le 10 janvier prochain et la 10ème séance de négociation entre les patrons et les syndicats. Le contrat de génération est l'autre sujet emploi de ces prochaines semaines. L'examen de ce projet de loi, qui vise à garantir l'emploi des seniors tout en favorisant l'embauche des jeunes, débutera à l'Assemblée nationale le 15 janvier prochain.

Une nouvelle réforme des retraites à envisager

C'est un dossier que l'on évoque peu. Et pourtant, selon le Conseil d'orientation des retraites, qui doit remettre un nouveau rapport au gouvernement le 22 janvier prochain, le système de retraites français aurait un besoin de financement plus important que prévu d'ici à 2017. Une commission d'experts sera mise en place à la remise du rapport et aura pour mission d'organiser les différentes possibilités de réforme. A la suite de quoi, une concertation sera organisée avant de prendre une décision. Un nouveau recul de l'âge de départ à la retraite ne semble pas être l'option prioritaire. Le gouvernement devrait en revanche axer les débats sur le rythme de progression des pensions et une possible hausse de la CSG. 

La fin de l'objectif de déficit à 3% en 2013 ?

Les comptes des Etats pour 2012 seront publiés fin mars. La France devrait utiliser cette occasion pour revoir à la baisse sa prévision de croissance du PIB, aujourd'hui à 0,8% mais en laquelle ni la Commission européenne, ni le Fonds monétaire international (FMI) ne croient. Deux solutions s'offriront alors au gouvernement, le vote d'un nouveau train de mesures d'austérité pour maintenir l'objectif d'un déficit public à 3% du PIB en 2013, ou le relèvement de cet objectif à 3,5% du PIB, comme le prévoient la Commission et le FMI. Cette deuxième solution semble être la plus probable. D'une part parce que Bruxelles devrait s'en accomoder. D'autre part parce qu'elle correspondrait aux recommandations de l'institution de Washington qui notait que la France devait s'engager dans une réduction "plus modérée" de ses déficits pour ne pas plomber sa croissance.

Le spectre de la désindustrialisation plane toujours

A ces dossiers programmés s'ajoute le spectre des plans sociaux qui plane toujours. Depuis l'accession de François Hollande au pouvoir, ils se sont mutlipliés et dans un contexte économique qui s'annonce encore difficile en 2013, le risque de voir la liste s'allonger demeure. D'autant plus que les effets du pacte de compétitivité et la réforme du droit du travail ne seront pas immédiats.

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