Marseille, championne de France de l'endettement

Par Adeline Raynal  |   |  409  mots
(Crédits : reuters.com)
La deuxième ville de France est endettée à un niveau exceptionnel: l'équivalent de 2.103 euros par habitant, selon un état des lieux dressé par l'Institut Montaigne à l'approche des élections municipales de 2014.

Si Marseille décidait de consacrer l'ensemble de ses ressources à rembourser ses emprunts, il lui faudrait douze années pour se désendetter complètement. La cité phocéenne est, avec Lille, championne ex-æquo de la dette, selon un état des lieux dressé par l'Institut Montaigne en partenariat avec plusieurs médias, à moins de quatre mois des élections municipales.

Les finances des plus grandes villes du territoire ont été passée au crible pour ce premier volet de l'enquête. Globalement, il en ressort que l'endettement total atteignait 7 milliards d'euros en 2012, soit un milliard de plus qu'en 2008. Si Toulouse affiche un endettement quasi nul sans avoir augmenté ses impôts, Marseille est au contraire très endettée: à hauteur de 2.103 euros par habitant, un record français.

Forte pression fiscale sur les marseillais imposables

Dans le même temps, cette Ville applique une fiscalité qui atteint elle aussi un record: depuis 2008, les recettes fiscales liées aux impôts locaux ont progressé de 31,6% à 439 millions d'euros. Et ce, dans une cité ou un marseillais sur deux ne paie pas d'impôts locaux, faute de revenus suffisant. La taxe d'habitation génère tout de même 247 millions d'euros de revenus pour la Ville.

"La pression fiscale des habitants assujettis à la taxe d'habitation est plus forte à Marseille que dans les villes comparables et a augmenté au cours de la mandature" commente l'Institut Montaigne.

Résultat, dans la cité de Notre Dame de la Garde, "1% de dépenses supplémentaires génère 2,5% de hausses de taxes" admet Jean-Louis Touret, adjoint délégué au Finances auprès des Echos.

Le programme des candidats aux municipales bientôt chiffré

La Ville aux 850.726 habitants ne bat toutefois pas tous les records: depuis 2008, elle a certes augmenté ses dépenses (+7%), mais dans une moindre proportion que Bordeaux ou Paris. Au total, les dépenses des dix plus grandes villes ont cru de 28,3% entre 2002 et 2012.

Le second volet de l'enquête "Municipales 2014: Chiffrage-Déchiffrage" passera au crible le coût estimé des programmes municipaux des différents candidats. Les données seront récoltées dès le mois de janvier pour une publication des conclusions en mars, juste avant les deux tours des élections qui auront lieu les 23 et 30 mars 2014. En attendant, les résultats pour les neuf autres villes - Lille, Nantes, Bordeaux, Paris, Toulouse, Rennes, Strasbourg, Nice et Lyon - sont consultables en ligne sur un site dédié à l'opération.