Lutte contre le chômage : "Nous ne promettons pas des miracles" (Michel Sapin)

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  593  mots
Le ministre du Travail invite syndicalites et patrons a sortir des "postures" pour trouver des "compromis" favorables à l'emploi
Présentant ses vœux au patronat et aux syndicats, le ministre du Travail Michel Sapin a appelé chacun à sortir des "postures" pour trouver des compromis permettant d'inverser durablement la courbe du chômage.

La lutte contre le chômage est l'affaire de tous, gouvernement, entreprises, syndicalistes... Le ministre du Travail, Michel Sapin, présentant ses vœux aux "forces vives" n'a pas hésité à appeler tout le monde à la rescousse pour réussir à inverser durablement la courbe du chômage.

Le ministre y est allé de son petit message à chacun pour que certaines situations conflictuelles ne perdurent plus. Mais il aussi tenu à réaffirmer que, pour lui, cette inversion de la courbe est bien engagée, alors que c'est le 27 janvier que l'on connaitra les derniers données pour 2013, avec la publications des statistiques pour le mois de décembre.

Une inversion engagée à la fin de 2013, pour qui veut bien regarder les chiffres avec sérieux et rigueur, et même engagée depuis 6 mois pour les jeunes.


Et d'ajouter que ce combat n'est pas facile:

 Nous nous battons farouchement contre des ennemis parfois invisibles et qui nous dépassent : la conjoncture, le moral des entrepreneurs, les fermetures d'usines, le déficit de formation des travailleurs, la difficulté des employeurs à formaliser les compétences qu'ils recherchent, l'absence de visibilité.
Nous ne promettons pas des miracles, mais le volontarisme d'une mobilisation de tous. Cette mobilisation nous lui avons donné un nom : l'inversion de la courbe du chômage.
Je le redis, une fois encore : ce n'est pas un pari, une pièce jetée en l'air. Ce n'est pas plus un serment - ce ne serait pas prendre les Français au sérieux. C'est un engagement, dans le sens premier du terme, celui de toutes nos forces engagées et mises au service d'un objectif.

Patronat et syndicats doivent sortir de leurs "postures"


Et c'est pour cette raison que le ministre veut tout le monde sur le pont, souhaitant que chacun sorte de sa posture:

Je dis bien de toutes nos forces : l'inversion de la courbe est votre affaire comme elle est la nôtre, elle sera votre succès comme elle sera le nôtre.
C'est maintenant qu'il faut que chacun s'engage, et pour commencer résiste à la tentation des postures ou des excuses faciles. Les uns dans le coût du travail qui serait excessif, ou dans l'épaisseur du code du travail ; les autres dans l'assimilation des adaptations parfois nécessaires à une « casse sociale ». Chaque sujet peut être légitimement regardé, mais nous ne pouvons en rester à ces postures.


Un ministre "social-démocrate" avoué

Petit clin d'œil à  l'actualité du moment où de nombreux observateurs s'interrogent de savoir si le président de la République est socialiste, social-démocrate ou social-libéral, Michel Sapin, lui, affirme son engagement social-démocrate:

  Je le dis à tous avec beaucoup d'amitié et nul ne peut me suspecter de vouloir discréditer les partenaires sociaux : nous pouvons réussir ensemble sans pour autant partager les mêmes intérêts. Les libéraux ont tort de dire que « tout le monde est dans le même bateau ». Moi, j'assume d'être un social-démocrate et je dis à l'inverse qu'il faut être différents pour trouver des compromis. Voilà l'appel de 2014 qui nous est lancé, pouvoirs publics, organisations syndicales et patronales comme à toutes les forces vives.

En revanche, le ministre du Travail s'est refusé à donner des détails sur le contenu du "Pacte de responsabilité" que François Hollande veut proposer aux entreprises. Il laisse le soin au locataire de l'Élysée de le faire lui même. Il faudra donc attendre la conférence de presse du Président le 14 janvier pour en savoir davantage.