En 2014, quels seront les secteurs qui tireront la croissance française ?

Par Fabien Piliu  |   |  934  mots
Après deux années catastrophiques, l'industrie automobile verra sa production se stabiliser cette année. L'aéronautique civile, la sidérurgie et l'industrie pharmaceutique devraient aussi profiter de la reprise
Après deux années de ralentissement sévère de l’activité, celle-ci s’est enfin stabilisée en 2013. En 2014, un certain nombre de secteurs retrouveront des couleurs selon LCL. Revue de détail.

Il était temps. Après deux années 2011 et 2012 bien morose, l'économie française a retrouvé quelques couleurs en 2013, stimulée en grande partie par la consommation des ménages.

En 2014, le nombre de secteurs affichant une augmentation de leur activité sera bien plus important qu'en 2013, indiquent les économistes LCL. " Malgré des contraintes fortes, comme la réduction des déficits publics, un chômage à un niveau élevé ou bien encore des exportations pénalisées par un euro fort, la France doit tirer un petit peu parti de la reprise de l'économie mondiale ", avance Isabelle Job-Bazille, la directrice des études économiques du groupe LCL.

Les effets réels du Pacte de responsabilité sont encore méconnus

Les réformes structurelles déjà menées par le gouvernement, notamment celles inclues dans le pacte de compétitivité, peuvent-elles être de nature à accélérer la sortie de crise de l'économie française ? Axelle Lacan, économiste France chez LCL, en convient même si " leur impact ne sera pas immédiat ", avance-t-elle. Quant à l'impact du Pacte de responsabilité tout récemment annoncé, il reste encore difficile à chiffrer admettent les experts. " Tant que l'on n'aura pas les détails exacts de ce choc de compétitivité, tant que l'on ne connaîtra pas la méthode employée par l'exécutif pour le financer, il est délicat de se prononcer, même si les intentions nous semblent être de nature à améliorer la compétitivité de l'économie française ", poursuit Isabelle Job-Bazille.

En attendant, les secteurs qui retrouveront quelques couleurs en 2014 seront plus nombreux que ceux qui souffriront.

Les secteurs qui profiteront de la reprise mondiale 

- Construction et réparation navales civiles : après un exercice catastrophique, qui s'est soldé par une chute de 14% de la production, la reprise des commandes, la signature éventuelle de prochains contrats pour la construction de paquebots de croisière ainsi que le développement de l'éolien offshore, permet d'envisager une hausse de 6% de l'activité.

- Construction aéronautique et spatiale : En hausse de 3% en 2013, la production progressera de 2% en 2014. A l'exception du marché du fret, tous les secteurs (Airbus, aviation d'affaires, filière spatiale) affichent des voyants dans le vert.

- Secteur mécanique : la reprise des commandes en provenance d'outre-Rhin permet d'envisager une hausse de 2% de la production après une année 2013 stable. Grâce à la reprise des exports, la transformation des métaux devrait afficher une hausse de 1,8% de sa production en 2014.

- Equipement automobile : si les constructeurs souffrent, les grands équipementiers bénéficieront de l'augmentation attendue de 5% des immatriculations en Europe cette année. Al production de ce secteur devrait augmenter de 4,2%.

- Au-delà du cas particulier du site de Gandrange, la sidérurgie verra sa production augmenter de 2% cette année, tirée par la mégère reprise des investissements et un début de restockage.

- La production de la pharmacie progressera de 2%, après avoir déjà augmenté de 1,5% l'année dernière. Les ventes à l'export augmenteront de 5% selon LCL

Les secteurs qui profiteront de la résistance de la consommation des ménages

- Stimulée par le niveau très modéré de l'inflation, par la préservation des revenus réels des ménages, le grand commerce et en particulier les services devraient voir leur production progresser de 1,3% en valeur, après avoir augmenté de 1% l'année dernière.

Les secteurs qui verront leur activité se stabiliser.

- Après des exercices 2012 et 2013 catastrophiques, marqué par des chutes respectives de 16,4% et 14,3% de la production survenue, l'industrie automobile affichera une stabilisation de  sa production cette année, malgré une augmentation prévue des immatriculations en Europe de 5%

- L'agroalimentaire : hors boissons, après une année 2013 délicate, au cours de laquelle la production a reculé de 1,2% en volume, l'activité devrait progresser au rythme limité de 2%. Le segment Boissons retrouvera également quelques couleurs. Après un repli de 3% du volume de la production en 2013, l'activité augmentera de 0,5%, tirée par les ventes à l'export.

Les secteurs qui souffriront pour des raisons conjoncturelles

- La construction aéronautique et spatiale militaire : ce secteur souffre de la rigueur budgétaire imposée par la loi de programmation militaire 2014-2019 mais aussi de l'échec du Rafale à l'export. La production du secteur Electronique de défense reculera de 1% cette année après un repli de 3% en 2013

- Dans la construction, tous les segments sont dans le rouge. Le bâtiment a vu sa production reculer de 4,5% en 2013. En 2014, elle se repliera de 1,4%. La rigueur imposée aux collectivités locales pèse sur les travaux publics. Après une baisse de 3% l'année dernière, la production chutera de 4% cette année

- Dans son sillage, le bâtiment entraîne avec lui le secteur de l'ameublement qui verra sa production reculer de 3% à 4% cette année, l'équipement électrique (-1%) cette année, la transformation des plastiques (-1%) et  surtout le verre (-7%).

- Bien que la consommation des ménages résiste, certains segments pâtiront des incertitudes économiques. C'est le cas de l'habillement-textile, dont la production reculera de 1,3% en valeur et des chaussures (-1,8%)

Les secteurs qui souffriront pour des raisons structurelles      

- Avec le développement du numérique, l'industrie papetière (pâte à papier et vieux papiers, papier-carton) devrait être à la peine cette année, même si la baisse de la production sera limitée (+0,5%). Pour les mêmes raisons, l'édition et les industries graphiques souffriront davantage avec une baisse de 2% en volume en 2014, identique à celle observée en 2013.