Plan d'économies : le gouvernement peine à convaincre tous les députés PS

Par latribune.fr  |   |  537  mots
Une partie des députés PS menacent de ne pas voter mardi prochain le programme de stabilité présenté par le gouvernement Valls. Reuters
La fronde au sein de la majorité est loin de se calmer. Après la présentation du programme de stabilité, certains députés PS affirment même qu'ils ne le voteraient pas le 29 avril prochain.

"Je n'ai pas été convaincu du tout par la leçon d'économie du gouvernement". Patrice Prat, député du Gard, est loin d'être le seul à tenir ce discours à la sortie de la réunion mercredi, avec le ministre des Finances Michel Sapin et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert. 

Des divergences qui durent

La semaine dernière déjà, des députés de la majorité avaient adressé une lettre à Manuel Valls, pour le faire revenir sur "son plan d'austérité". Mardi, une douzaine d'entre eux ont également présenté au Premier ministre Manuel Valls un plan d'économies alternatif, pour épargner les plus démunis. "On ne peut pas raboter à l'infini" prévenaient-ils. Mené par Karine Berger et Valérie Rabault, ce programme voulait rassembler la majorité dans l'optique du vote du 29 avril.

Mais rien n'y fait. Les député PS ne semblent pas ce soir être prêts à s'entendre avec le gouvernement. Yann Galut rapportait même que la réunion d'aujourd'hui avait été "chaude".

"On n'a pas été élus pour cela"

Le député de Saône-et-Loire Thomas Thevenoud a ouvert le feu des critiques, suivi par la député de Paris Sandrine Mazetier ou la Bretonne Chantal Guittet qui a dit "ne pas avoir été élue pour cela". "C'était le bureau des pleurs", a ironisé Christophe Caresche, qui lui soutient le plan du gouvernement.

Plus tôt dans la journée, alors que Michel Sapin et Christian Eckert étaient auditionnés par la commission des Finances, quelques députés avaient déjà dit qu'ils n'approuveraient pas le plan. Pascal Cherki sera l'un d'eux :

"On fait campagne en Europe contre le totem des 3% et en même temps notre propre gouvernement se comporte comme le bon élève austéritaire en Europe, c'est incohérent", tonne-t-il.

Le risque de la tache d'huile 

Si la position de ce membre de l'aile gauche du PS n'est pas surprenante (il faisait partie des onze - sur 291 - à s'être abstenus lors du vote de confiance), elle pourrait s'étendre à d'autres députés en dépit des mises en garde du président de groupe, Bruno Le Roux, contre "les tentatives d'échappées individuelles".

Laurent Baumel, qui avait déjà voté avec réticence la confiance au gouvernement Valls, répète ainsi :

"Cette fois je ne vote pas. Il n'y a pas d'inflexion sérieuse de la politique budgétaire. La déroute des municipales n'a servi à rien."

Le porte-parole du groupe PS veut rester confiant

Certes, à l'occasion de la réunion mardi avec la délégation de députés en faveur d'un "plan alternatif", Manuel Valls s'est dit ouvert sur les petites retraites et a accepté l'idée d'une clause de revoyure annuelle tenant compte de la croissance pour le point d'indice.

Reste à savoir combien de députés au final s'abstiendront si le gouvernement ne fait pas de geste d'ici le 29. D'autant que le groupe EELV-Les Verts avait déjà agité la menace la semaine dernière de ne pas voter le plan "en l'état". En fin de journée, le porte-parole du groupe Thierry Mandon se voulait cependant confiant sur le vote mardi.