DIRECT Conférence sociale : Hollande érige le chômage de longue durée en "cause nationale"

Par latribune.fr  |   |  1754  mots
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé que les créations d'emplois générées par les aides du Pacte de responsabilité ne seraient pas immédiates. REUTERS/Kenzo Tribouillard/Pool
La conférence sociale s'ouvre ce lundi à Paris dans un climat tendu, les syndicats reprochant au gouvernement d'avoir plié devant le patronat. Retrouvez en direct les réactions et commentaires concernant ce troisième rendez-vous.

Aucun sujet fort dans les cartons, mais un climat délétère. Ainsi débute ce lundi la troisième conférence sociale qui s'ouvre au Palais d'Iéna et se poursuivra jusqu'à mardi. Après la fronde du patronat, c'est désormais à la colère des syndicats que l'exécutif est confronté. Deux des principaux syndicats, CGT et FO, seront absents de la réunion mardi. 

Suivez en direct les moments forts de cette première journée.

18h40 - Le chômage de longue durée "cause nationale"

Le président François Hollande a érigé lundi le chômage de longue durée en "cause nationale", annonçant l'ouverture d'une négociation patronat-syndicats sur ce sujet.

L'ex-dirigeant d'EADS Louis Gallois "a fait une proposition que je retiens, la conclusion d'un accord national sur le chômage de longue durée, afin que nous puissions mobiliser tous les partenaires sociaux, toutes les entreprises".

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À ce titre, le chef de l'État a annoncé le doublement de l'aide liée au contrat de génération en cas de recrutement simultané d'un jeune et d'un chômeur de longue durée, ainsi que le doublement du nombre de contrats d'insertion.

18h30 -  10.000 apprentis dans la fonction publique d'ici deux ans

François Hollande a fixé comme objectif d'accueillir d'ici la rentrée 2016 quelque 10.000 apprentis dans la fonction publique, où ils ne sont actuellement que 700. Le président a confirmé l'objectif de former 500.000 apprentis par an à l'horizon 2017 malgré le recul de leur nombre observé l'an passé.

>> Lire : PME françaises recherchent apprentis désespérément !

Une rencontre entre les partenaires sociaux et l'État sur l'apprentissage aura lieu "dès le mois de septembre". L'objectif de cette rencontre "au plus haut niveau", qui réunira les différents acteurs, "notamment les régions", "doit déboucher sur la levée de tous les blocages, de tous les obstacles" au développement de l'apprentissage.

Le service civique, qui accueille 5.000 décrocheurs verra ses moyens augmenter pour en accueillir le double, a-t-il par ailleurs annoncé.

18h20 - Hollande annonce un"groupe d'évaluation des négociations"

"Encore trop de branches" professionnelles n'ont pas entamé les négociations sur les contreparties du pacte, a estimé le chef de l'État en ouverture de la conférence sociale. Il a annoncé avoir demandé au "gouvernement de mettre en place un groupe d'évaluation des négociations" en septembre.

Je veux que tout soit évalué. Ce comité verra sa compétence élargie à l'ensemble des aides publiques aux entreprises. [...] Le Premier ministre le réunira dès la rentrée."

Le président de la République a par ailleurs affirmé avec force que le dialogue social ne pouvait "pas être une perpétuelle surenchère", alors que CGT et FO ont annoncé le boycott de la seconde journée de négociations. 

"Cette méthode (du dialogue social) a ses exigences. Elle suppose le respect des partenaires."

17h50 - CGT et FO mettent le discours de Valls en cause

Le chef de file de la CGT Thierry Lepaon a estimé que le discours du Premier ministre Manuel Valls, prévu au second jour de la conférence sociale ne méritait pas la présence de son syndicat "à ses côtés", vu ses déclarations récentes "en faveur du patronat".

Le numéro un de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a par ailleurs dénoncé devant la presse "un vrai bug dans le dialogue social", à l'issue d'une réunion à huis clos avec François Hollande.

Le boycott de la seconde journée de la conférence sociale par le syndicat est également dû selon lui à des "désaccords sur le pacte de responsabilité" et les "déclarations intempestives du Premier ministre" Manuel Valls sur les seuils sociaux dans les entreprises et la simplification du code du travail.

17h30 - Gattaz: "des mois, voire des années" avant des créations d'emplois

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé lors de l'ouverture de la conférence sociale que les créations d'emplois générées par les aides du Pacte de responsabilité ne seraient pas immédiates, selon une déclaration communiquée à la presse.

"Le Pacte se comprend dans la durée, puisque les baisses de charges et de fiscalité s'étalent sur plusieurs années. La création d'emplois découlera de ces actions, souvent avec quelques mois, voire quelques années de décalage."

L'Hexagone comptait fin mai 3,38 millions de demandeurs d'emploi sans activité, du jamais vu.

15h45 - FO boycottera la seconde journée

Le syndicat Force ouvrirère fera également partie des absent lors de la conférence sociale mardi, a fait savoir une source syndicale à l'AFP. 

14h15 - La CGT ne participera pas à la réunion de mardi  

La direction de la CGT, réunie lundi matin, a décidé de boycotter la seconde journée de la conférence sociale mardi, mais son numéro un Thierry Lepaon participera à la réunion lundi après-midi avec le président François Hollande.

"La CGT ne participera pas aux tables rondes de mardi et n'assistera pas au discours de Manuel Valls", a dit à Reuters Gérard Rodriguez, conseiller confédéral de la CGT, qui ajoute que "la décision a été prise en fin de matinée par le bureau confédéral".

La menace d'un boycott de la part du syndicat planait depuis vendredi.

14h10 - Berger: les "menaces de boycott sont contre-productives"

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a déclaré à l'AFP que "les menaces de boycott, d'où qu'elles viennent, sont contre-productives", juste avant que la CGT n'annonce sa décision de boycotter la seconde journée de la conférence.

"Nous nous ne sommes ni dans les ultimatums, ni dans les menaces, ni dans les postures, nous sommes dans la mobilisation et les propositions." 

Le responsable de la CFDT privilégie une approche "exigeante et constructive", ajoutant que les membres de son syndicat seront "critiques sur les mesures de report du compte pénibilité que nous souhaitons voir inscrit dans le marbre par la parution des décrets dès ce mois-ci".

13h10 - FO "réserve" sa décision à François Hollande 

Le dirigeants de FO, Jean-Claude Mailly, annoncera lundi après-midi au président François Hollande, lors d'une réunion à huis clos à l'ouverture de la conférence sociale, si son syndicat participera ou non à la seconde journée de la réunion mardi.

La direction de FO s'est réunie lundi matin pour décider de la position de la confédération et l'annonce de cette décision "sera réservée au président de la République", a déclaré le syndicat à l'AFP.

10h50 - La CGPME fustige la CGT

Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a fustigé sur Europe 1 "l'attitude de blocage" de la CGT. Il a cité en exemple les grèves à la SNCM, à la SNCF et chez les intermittents du spectacle

A propos de Thierry Lepaon, le responsable de la CGT, son homologue à la CGPME a en outre déclaré:

"J'espère qu'il va participer à la conférence sociale, mais ce que je lui dirai c'est: 'essayez de tenir vos troupes quand même, bon sang'."

09h30 - Les députés PS veulent "de nouveaux dispositifs pour l'emploi"

Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et député de Seine-Saint-Denis, a indiqué sur LCI et Radio Classique:

"Dès aujourd'hui, de façon très forte, j'appelle au nom de mon groupe à ce que dès cet été, il puisse y avoir de nouveaux dispositifs qui viennent pallier le fait que l'emploi dans nos entreprises ne repart pas aujourd'hui". 

Il a cité une "nouvelle phase des contrats de génération", mais aussi les emplois d'avenir, l'alternance et l'apprentissage, lequel correspond au principal sujet au menu de la conférence sociale. 

09h20 - CFDT rejette le report partiel du compte pénibilité

Le patron de la CFDT, Laurent Berger, participera bien à la conférence sociale, mais pour y signifier son mécontentement. Il rejette le report partiel du compte pénibilité et demande la publication des décrets pour mettre en oeuvre cette mesure destinée à permettre aux employés subissant des conditions de travail difficiles à partir plus tôt à la retraite à taux plein. Il s'agit du principal point d'achoppement entre syndicats et patronat, sujet pour lequel le Medef avait menacé de boycotter la conférence sociale. 

09h00 - Cambadélis: "la culture du Medef c'est 'take the money and run'"

"Prend l'oseille et tire-toi". Aux yeux du patron du PS, l'expression qui a donné son titre à l'un des films de Woody Allen illustre la "culture" du Medef.

Plus précisément, Jean-Christophe Cambadélis a affirmé: 

"Cela pose un énorme problème parce que la culture du Medef, c'est 'take the money and run': 'prend l'argent et sauve toi, ne participe pas, ne fais pas en sorte d'agir pour que le pays puisse s'en sortir' ".

Le député de Paris, qui s'exprimait sur France Info, ajoute que "la culture de la négociation n'est pas dans la tête de M. Gattaz", le responsable du Medef.

 08h50 - Valls accusé de "mépris"

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a accusé lundi le Premier ministre Manuel Valls de "mépris" à l'égard des syndicats. En cause: les annonces sur le compte pénibilité qui auraient été faite sans prévenir les représentants des salariés. 

Il a en outre évoqué la simplification du code du Travail et la révision des seuils sociaux, souhaités par le Premier ministre. A ce sujet, le responsable de FO a indiqué  "vouloir garder la présence de délégués du personnel à 11 salariés, celle du comité d'entreprise à 50 et qu'un délégué syndical puisse être nommé quelle que soit la taille de l'entreprise".

08h52 - Resbamen confiant

Le ministre du Travail François Rebsamen est l'un des premiers à avoir ouvert le bal des commentaires avant la conférence sociale.  A propos de FO et de la CGT qui menaçaient de boycotter la conférence, il indiqué:

"Je pense qu'ils vont venir, ces tables rondes, nous les avons montées avec eux, leur place est là".