Arnaud Montebourg fait un cadeau de 6 milliards d'euros aux Français

Par Fabien Piliu  |   |  629  mots
Le made in France est au centre de la stratégie de relance du ministre de l'Economie
Pour accélérer la sortie de crise, le ministre de l'Economie a dévoilé son plan. Peu de nouveautés au programme. Des efforts, encore et toujours mais "plus utiles et plus orientés vers la croissance" ainsi que la lutte contre "les conformismes". Les professions règlementées sont dans son viseur. Un vaste plan de relance est à l'étude.

Après François Hollande, le président de la République et Manuel Valls, son Premier ministre lors de la "Grande conférence sociale", c'est au tour d'Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie de livrer sa vision de la situation actuelle de l'économie française et des solutions qu'il faut appliquer pour accélérer la sortie de crise .

En préambule, soufflant le chaud et le froid, le ministre a déclaré la guerre au " conformisme et aux idées reçues" pour "renouer avec la classe moyenne" qui a déjà payé la crise elles ne peuvent pas payer la sortie de crise".

La Banque centrale européenne et les chefs d'entreprises dans le viseur

Dans son viseur ? La Banque centrale européenne, trop focalisée à son goût sur des objectifs en matière d'inflation et incapable de lutter contre l'euro fort, mais aussi les entreprises qui doivent désormais, a expliqué Arnaud Montebourg, préciser rapidement quelles contreparties ils proposeront en retour des 40 milliards d'allègements du coût du travail que le Pacte de responsabilité prévoit. Comme François Hollande et Manuel Valls, il a regretté que seules six branches professionnels sur 40 aient négocié ces contreparties.

Quelles seront les mesures contenues dans ce plan ? On n'en sait encore rien ! Le ministre et les autres locataires de Bercy ont tout l'été pour élaborer trente mesures capables de relancer la croissance et de libérer le pouvoir d'achat des Français.

Un cadeau de six milliards d'euros pour les Français

Si le ministre n'a pas fixé d'objectifs en matière d'emplois, il a estimé que la libéralisation de l'économie qu'elles devraient provoquer pourrait permettre de redistribuer, notamment par la baisse des prix qu'elle pourrait provoquer, 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français.

Certaines orientations sont d'ores et déjà connues. Comme les dernières déclarations du ministre le laissaient entendre, l'ouverture des professions règlementées est sérieusement envisagée pour lutter contre les « rentes », restaurer un peu de transparence et de concurrence dans certains secteurs. Les notaires, les pharmaciens, les avocats et les taxis, notamment, ont donc deux mois pour préparer leur défense et contrer éventuellement des mesures qui avaient été proposées en 2008 par la Commission pour la libération de la croissance française dirigée par Jacques Attali et qui est restée dans les cartons.

Un New Deal à la française

Jamais avare de rappels historiques, Arnaud Montebourg a également l'intention de lancer un vaste plan de relance, inspiré du New Deal lancé par Franklin D. Roosevelt, le président américain en 1932 pour sortir les Etats-Unis de la crise. Un plan qui, on le sait aujourd'hui, a surtout ruineux pour l'économie américaine et qui n'a pas vraiment eu les effets escomptés en matière d'emplois. En 1937, le taux de chômage aux Etats-Unis s'était certes réduit mais il atteignait encore 15% de la population active.

Comme le président américain, le ministre de l'Economie veut construire des barrages pour créer des emplois et assurer la transition énergétique, développer la fibre optique.

Le financement est prévu

Comment financer ces plans d'investissements dont le coût n'est pas chiffré ? Arnaud Montebourg a la recette : " je propose dans le cadre des flexibilités dernièrement conquises par le président de la République dans le cadre de la réorientation de l'Europe, d'appliquer une règle des trois tiers pour l'affectation des économies de dépenses publiques et l'ensemble des efforts budgétaires que nous allons réaliser ", a -t-il expliqué. On attend les détails.