Moody's abaisse à nouveau la perspective de croissance de la France

Par latribune.fr  |   |  329  mots
L'agence Moody's table désormais sur 0,5% de croissance en France en 2014.
L'agence de notation Moody's prévoit une croissance de 0,5% du PIB cette année en France. Une prévision abaissée deux semaines après une première révision à la baisse.

Moody's s'aligne sur les prévisions du gouvernement. Pour 2014, l'agence de notation prévoit une croissance de 0,5%. Lundi 5 août, déjà, elle avait abaissé sa prévision à 0,6%, contre 1% auparavant. Pour 2015, l'agence Moody's prévoit une croissance de 0,9%, alors qu'elle attendait 1,3% selon sa précédente estimation.

Ces anticipations précédaient la publication jeudi par l'Insee de chiffres pour le deuxième trimestre qui indiquent une stagnation du produit intérieur brut. À la suite de cette publication, Michel Sapin, le ministre des Finances a signalé dans Le Monde un ajustement de la prévision du gouvernement: désormais fixée à 0,5% au lieu de 1%.

"Réglementations coûteuses"

Pour justifier cette nouvelle baisse, Moody's pointe la faiblesse de la demande dans le pays (elle n'a crû que de 0,2% au deuxième trimestre) et la contraction de 1,1% des dépenses d'investissement.

L'agence juge que

"des rigidités anciennes sur les marchés (particulièrement les barrières à l'entrée dans de nombreux secteurs des services, comme les services juridiques) ainsi que des réglementations coûteuses pour les entreprises ont aussi tiré vers le bas les prévisions de croissance du pays."

Bien qu'elle reconnaisse les "initiatives" politiques du gouvernement, Moody's affirme aussi que sa décision de ne pas prendre de nouvelles mesures pour respecter la règle européennes des 3% de déficit mettra en cause de façon "significative" les mécanismes de surveillance budgétaires européens et la gouvernance européenne.

Pas de "changement de cap"

En même temps que la révision de la perspective de croissance, Michel Sapin a annoncé jeudi que l'objectif de 3% de déficit ne serait pas atteint cette année.

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Le Premier ministre de son côté a justifié dimanche 17 août un "maintien" du cap des réformes, malgré ces conditions économiques.

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