Pourquoi les prix des fruits et légumes ont chuté cet été

Par Marina Torre  |   |  519  mots
La situation n'est pas prête de s'apaiser avec l'embargo russe sur les produits agroalimentaires, qui a nourri les craintes de surabondance.
Le prix des fruits a chuté de 12% et celui des légumes de 3%, selon une étude de Familles Rurales parue ce jeudi dans La Croix. La météo explique en grande partie cette situation.

Le poivron fait exception. A part ce légume dont le prix a grimpé de 3%, les autres fruits et légumes ont vu leurs prix reculer cet été. De 12% pour les premiers en moyenne et de 3% pour les seconds, selon une étude de l'association Familles Rurales parue ce jeudi 21 août dans La Croix.

-20% sur certains produits

Le prix moyen du kilo de fruits descend ainsi à 3,34 euros, contre 3,78 euros en 2013, constate l'association de défense des consommateurs qui a procédé à des relevés au cours de l'été. Certains produits ont même chuté de près de 20% (pomme, melon, pêche, courgette, salade et poire).

L'association constate en outre "une plus grande offre des fruits et légumes d'origine France", notamment dans la grande distribution.

Le bio reste cher mais son prix baisse

Par ailleurs, dans les magasins "hard-discount", un panier composé d'un kilo de chacun des 8 fruits et 8 légumes du panel coûte 44,29 euros; 45,56 euros en hyper/supermarchés et 52,48 euros sur un marché.

En bio, les prix baissent également: -14% en moyenne pour les fruits et -11% pour les légumes. Mais ils restent beaucoup plus élevés que pour les produits conventionnels (+66% pour les fruits, +58% pour les légumes).

Températures clémentes

En cause, principalement, la météo. Fin juillet, FranceAgrimer, organisme chargé entre autres de la veille économique pour le ministère de l'Agriculture, pointait "l'abondance" des fruits et légumes d'été, notamment grâce aux "températures clémentes du printemps". Plus tard, les températures plus fraîches, notamment au mois d'août, ont ralenti la consommation. D'où les quantités importantes sur le marché.

Guerre des prix

Autre élément important: la guerre des prix à laquelle les distributeurs se livrent, en particulier sur les fruits et légumes. En cause notamment les nouveaux circuits comme les drive, mais aussi les comparateurs de prix qui ont renforcé la concurrence.

Cette aubaine pour les consommateurs l'est évidemment beaucoup moins pour les producteurs. Dès le mois d'avril la FNPF (Fédération nationale des producteurs de fruits) et les producteurs de Légumes de France ont d'ailleurs dénoncé cette situation écrivant dans un communiqué:

"Il ne s'agit ni de vendre plus de légumes, ni de vendre plus de fruits, ni de répondre aux attentes des consommateurs, ou de leur faire plaisir. Il s'agit en réalité de faire croire à l'opinion, au chaland (le consommateur) que l'enseigne X est la moins chère, et de vendre tous les autres produits (qui ne sont pas en promotion...) au prix fort."

Le ministre de l'Agriculture Stephane Le Foll ainsi qu'une commission de l'Assemblée nationale ont convoqué des industriels à ce sujet fin juillet.

Embargo

Or, la situation n'est pas prête de s'apaiser avec l'embargo russe sur les produits agroalimentaires qui a nourri les craintes de surabondance. Face à cette difficulté, Bruxelles a débloqué le 18 août 125 millions d'euros sur son fonds d'aide pour les maraîchers de l'Union européenne. Les quota de produits que les producteurs peuvent distribuer gratuitement ont en outre été relevés.