Hollande cherche les clés pour relancer l'investissement

Par Fabien Piliu  |   |  610  mots
Le 15 septembre se tiendront à Bercy les Assises du financement de l’investissement et de l’innovation.
Le 15 septembre se tiendront à Bercy les Assises du financement de l'investissement et de l'innovation. François Hollande clôturera l’événement. Des annonces sont espérées pour relancer un investissement en panne. En juillet, la France a accusé un déficit commercial de 5,5 milliards d'euros.

C'est une urgence de plus pour le gouvernement : relancer l'investissement des entreprises. Après avoir reculé de 0,6% en 2013, l'investissement des entreprises devait augmenter de 4% cette année. Telles étaient les anticipations des chefs d'entreprises en début d'année. Depuis, les carnets de commande n'étant pas assez étoffés, l'investissement recule, de 0,7% au premier trimestre et de 0,8% au second, faisant de la consommation des ménages l'unique moteur de la croissance française.

Un investissement en panne depuis le début de l'année

Cette panne est d'autant plus inquiétante que l'économie française est déjà menacée d'obsolescence. Dévoilé en novembre 2012, le rapport Gallois regrettait ses retards dans le domaine de la robotisation. La France ne compterait que 34.500 robots industriels, avec une moyenne d'âge élevée, contre 62.000 en Italie et 157.000 en Allemagne.

Pour le gouvernement, plus qu'une urgence, relancer l'investissement est même devenu un casse-tête. Car, sans investissement, notamment dans des processus et technologiques innovants, l'économie française devrait avoir toutes les mêmes peines du monde à restaurer sa compétitivité. Symbole des difficultés de l'industrie tricolore face à la concurrence internationale, le déficit commercial s'est élevé à 5,5 milliards d'euros en juillet selon les Douanes. Un déficit à comparer aux 22,2 milliards d'excédent dégagés par l'Allemagne sur la même période.

Le gouvernement a de l'imagination

Plusieurs mesures ont d'ores et déjà ont été lancées par l'exécutif. Dans la foulée du rapport Gallois, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a créé le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Mais les premiers versements viennent seulement d'être effectués. Il faudra donc attendre un peu pour que l'on sache réellement à quoi servira ce crédit d'impôt. A investir ? Il faudrait que les carnets de commande soient bien étoffés. A embaucher ? La réponse est la même. Il y a fort à parier qu'une partie des entreprises ayant réclamé le CICE utilisent le dispositif pour soulager leur trésorerie.

Le gouvernement a également lancé le crédit d'impôt innovation (CII). Réservé aux PME qui emploient moins de 250 salariés et qui affichent moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, il donne droit à un remboursement égal à 20 % des sommes dépensées, contre 30 % dans le cas du crédit impôt recherche (CIR), dans la limite de 80.000 euros par entreprise. Mais parce qu'il a fallu attendre un an avant la parution des décrets d'application, sa notoriété auprès des chefs d'entreprises reste faible. En attendant que les allègements de cotisations contenues dans le pacte de responsabilité produisent leurs effets, que les nouveaux contrats d'assurance-vie euro-croissance et euro-génération drainent l'épargne des Français vers la sphère économique, le gouvernement a décidé de muscler son dispositif de soutien à l'investissement des entreprises.

Plusieurs pistes à l'étude

Le 15 septembre se tiendront à Bercy les Assises du financement de l'investissement et de l'innovation. Quatre tables-rondes se tiendront, organisées par Emmanuel Macron, la ministre de l'Economie et par Michel Sapin, le ministre des Finances. Plusieurs pistes seront étudiées. Selon nos informations, le tandem de Bercy réfléchit notamment au développement de la titrisation des créances aux PME et aux ETI qui est encore balbutiante. Orienter davantage les placements des caisses de retraite et l'épargne salariale vers les entreprises sera également étudié. De nouveaux programmes d'investissements de la Caisse des dépôts devraient être annoncés.

Des annonces seront-elles faites dès la fin des ces Assises ? Le discours de clôture de François Hollande sera très attendu.