Travail le week-end : les catégories les plus concernées depuis 25 ans

Par Marina Torre  |   |  553  mots
Depuis les luttes dans les prétoires sur les autorisations d'ouvertures dominicales de magasins de bricolage, ce sujet est devenu récurrent. Le projet de loi du ministre de l'Economie Emmanuel Macon propose de réformer la loi en la matière.
En un quart de siècle, la proportion d'indépendants et employés travaillant au moins une heure en fin de semaine à augmenté. Celle des cadres et professions libérales à baissé.

Ouvrir davantage de magasins le dimanche? Un sujet "essentiel pour le commerce", juge Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac. Michel-Edouard Leclerc est moins catégorique qui doute de l'utilité d'une telle mesure pour l'emploi. Signe que, même chez les dirigeants de grandes entreprises, le sujet divise. Il divise également les Français, et pas seulement selon leur opinion. Car concrètement, en ce qui concerne le travail lors des jours habituels de repos, tous ne sont pas logés à la même enseigne.

Le travail en fin de semaine progresse

Il apparaît en effet que, depuis 1986, employés et indépendants travaillent relativement plus souvent en fin de semaine. Tandis que les cadres et représentants des professions libérales sont moins nombreux à le faire. C'est l'un des enseignement du "portrait social 2014" des Français, dernière étude de l'Insee portant plus largement sur leurs rémunérations, leurs habitudes etc.  parue ce mercredi matin.

Elle indique que le travail le week-end a progressé pour tous entre 1986 et 2010 (années de référence de l'étude). Désormais 17% des personnes dites "en emploi" travaillent au moins une heure le dimanche contre 13% un quart de siècle plus tôt. Dans le même temps, le travail le samedi a lui régressé pour ne concerner que 30% des personnes en 2010 contre 36% vingt-quatre ans auparavant.

Les indépendants sont les plus nombreux à le faire

En 1986, travailler au moins une heure le samedi ou le dimanche concernait principalement les indépendants d'une part et les cadres et professions libérales d'une autre. Plus d'un tiers des membres de chacune de ces deux catégories le faisait. Mais si ces derniers ne sont plus désormais que 21%, les indépendants eux, ont vu leur troupes travailler bien plus souvent ces jours-là.  Plus de la moitié d'entre eux le font en 2010.

Chez les employés la proportion de travailleurs du week-end a augmenté de 4 points à 29%. Elle est la plus faible dans les professions intermédiaire et chez les ouvriers où elle n'atteint pas les 20%. Malheureusement, cette étude ne détaille pas la répartition spécifique des catégories travaillant le plus le dimanche.

Travailler et regarder un écran

Sans surprise, pour tous, le week-end est moins consacré à lire, sortir, faire le ménage, voire même à rêver le nez au vent. Et beaucoup plus à regarder un écran. Ordinateurs et télévision absorbent en moyenne 40 minutes de notre temps en plus en semaine et le samedi, et un peu plus de 35 le dimanche. Globalement, c'est la seule la seule occupation qui progresse ce jour-là, avec le travail et les trajets qui lui sont liés.

Enfin, le temps dit de "sociabilité" s'est accru le samedi mais a régressé le dimanche. Les périodes de sommeil aussi. En effet, il se réduit le dimanche de près de 10 minutes en moyenne, alors qu'il augmente le samedi de plus de 15 minutes. Notons enfin que les Français dorment davantage ces deux jours-là, surtout quand ils travaillent en semaine. Les actifs récupèrent ainsi une heure de sommeil de plus le week-end, tandis que retraités et inactifs ne s'octroient en moyenne qu'un quart d'heure supplémentaire.

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