"Ce sont les vrais chefs d'entreprise qui m'intéressent" (Sapin)

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  406  mots
Le ministre a exclu de revenir sur le pacte de responsabilité, car "le gouvernement a pris des engagements vis-à-vis des entreprises".
Il s'agit, selon le ministre, de ceux qui restent à leur bureau et continuent de chercher "de faire réussir leur entreprise, et donc, de faire réussir leur pays". Quant aux autres, "en situation de revendication dans la rue", ils ne lui semblent pas "à la hauteur de l'enjeu".

La mobilisation des patrons qui ont répondu à l'appel du Medef n'inquiète pas Michel Sapin. Ce ne sont tout simplement pas eux qui l'intéressent, a expliqué le ministre des Finances interrogé par la chaîne iTélé. Au patron qui siffle le gouvernement, Michel Sapin préfère ce qu'il considère comme "un vrai" chef d'entreprise, dont il a dressé le portrait:

"Celui qui n'est pas en situation de revendication dans la rue, mais celui qui est à son bureau, qui recherche des marchés, qui cherche à rendre plus efficace son entreprise, qui cherche à faire du bénéfice, parce qu'il faut faire du bénéfice, et de l'investissement, et de l'emploi".

"Ceux-là, je les rencontre (...) C'est ceux-là qui m'intéressent. Parce que ceux-là, je sais que leur seul objectif, c'est la France. Il ne faut pas qu'ils oublient de temps en temps qu'ils sont aussi Français", estime donc le ministre.

Une mobilisation "pas à la hauteur de l'enjeu"

Quant aux autres, ils ne semblent, aux yeux de Michel Sapin, pas capable d'assumer la situation:

"Je vois ces images; des sifflets. J'ai vu aussi des images de cadenas. Ce n'est pas à la hauteur du débat. Ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu", considère-t-il.

Il s'agit des 3.000 participants au rassemblement organisé à Lyon mercredi 3 décembre par la CGPME, le Medef et l'UPA, qui se sont vu distribuer des sifflets pour protester contre le gouvernement et sa politique économique. Le ministre faisait également référence aux 4.000 petits patrons qui avaient manifesté lundi 1er décembre à l'appel de la CGPME à Toulouse et à Paris, installant de nombreux cadenas aux alentours du ministère de l'Economie et des Finances, pour symboliser 30 ans d'une politique qui a selon eux "bridé" l'économie.

Le pacte de responsabilité pas remis en cause

Le ministre a en revanche exclu de revenir sur le pacte de responsabilité, ces 41 milliards de baisses de charges et d'impôts accordées aux entreprises dont les contreparties en termes d'embauche se font attendre:

"Le gouvernement a pris des engagements vis-à-vis des entreprises. (...) Il ne l'a pas fait pour celui qui siffle ou qui met un cadenas, il l'a fait pour les entreprises de France. Nous maintiendrons cela. C'est la stabilité, c'est la visibilité. C'est ça qui nous permet de dire aux chefs d'entreprise, les vrais là, qui sont au boulot: 'Allez-y (...) Investissez et embauchez'".

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