Moscovici : "On ne peut pas se contenter de 1% de croissance"

Par latribune.fr avec AFP  |   |  379  mots
Selon Moscovici, pour restituer de la compétitivité à la France, "il faut un agenda de réformes qui soit continu et très ambitieux".
Le commissaire européen aux Affaires économiques essaiera "de voir chaque mois" le président français François Hollande, afin d'évaluer la capacité des réformes en chantier "à créer de la croissance". Il menera aussi "avec le gouvernement français un travail objectif" sur le budget, a-t-il promis dimanche lors de l'émission BFM Politique-RMC-Le Point.

L'embellie annoncée le 19 décembre par l'Insee, qui pourrait permettre d'atteindre l'objectif de croissance annuelle fixé à 1% par Bercy, est trop timide aux yeux de Pierre Moscovici. "On ne peut pas se contenter ni en France, ni en Europe, d'avoir 1% de croissance", a déclaré dimanche 21 décembre le commissaire européen aux Affaires économiques, au cours de l'émission BFM Politique-RMC-Le Point.

À ses yeux, "la France est un pays qui a décroché en compétitivité", et cette situation dure depuis "longtemps". C'est pourquoi, selon le commissaire européen —qui assure ne pas s'adresser à ce gouvernement, "ni même à celui d'avant"— le pays, malgré "des forces énormes", "a besoin de réformes manifestes et majeures" :

"Il faut un agenda de réformes qui soit continu et très ambitieux."

Les réformes structurelles seront-elles suffisantes?

Des réformes, "il y en a sur la table", souligne-t-il, en évoquant le "paquet consistant" des 155 présentées il y a une dizaine de jours par le Premier ministre, Manuel Valls. Et la loi sur l'activité proposée par l'actuel ministre de l'Économie Emmanuel Macron représente notamment selon lui "un pas substantiel" allant "dans la bonne direction".

Il s'agit néanmoins d'"évaluer la capacité de ces réformes à créer de la croissance", a-t-il insisté, en précisant qu'il "essaierai de voir chaque mois" le président français François Hollande.

"L'objectif budgétaire n'est pas rempli"

L'autre question qui se pose selon Pierre Moscovici est de savoir si "les efforts budgétaires sont suffisants pour réduire le déficit". Et sur ce point l'ancien ministre français socialiste de l'Économie, tout en souhaitant "que le gouvernement réussisse, est moins indulgent:

"Aujourd'hui l'objectif budgétaire n'est pas rempli", donc "je veux mener avec le gouvernement français un travail objectif", affirme-t-il.

Pas de risque de récession en Europe

Concernant la zone euro dans son ensemble, Pierre Moscovici exclut néanmoins "un risque de déflation".

Certes "l'inflation est trop basse", mais "nous ne sommes pas non plus dans un moment où nous risquons une récession", a-t-il jugé.

Il n'empêche que si "l'Europe est en train de sortir de la crise", "les Européens doivent revenir en première division", fait-il valoir.