Une semaine marquée par les menaces de récession qui se précisent en France

A la Une de l'actualité cette semaine, la forte contraction de l'activité économique française au quatrième trimestre 2008 et la révision à la baisse des prévisions gouvernementales pour 2009. Les pertes de PSA Peugeot Citroën, la forte chute du bénéfice de Renault, les profits records de Total et le nouveau plan de soutien aux banques américaines ont également fait les gros titres.

LE PIB FRANÇAIS RECULE DE 1,2% AU QUATRIEME TRIMESTRE, REPLI D'AU MOINS 1% ATTENDU EN 2009

Pas encore de récession en France, mais cela ne saurait tarder. L'activité économique française s'est en effet contractée de 1,2% au quatrième trimestre 2008, par rapport aux trois mois précédents. Il s'agit de la plus mauvaise performance pour l'économie française depuis le quatrième trimestre 1974. Le produit intérieur brut (PIB) avait alors reculé de 1,6%. Les chiffres publiés par l'Insee confirment par ailleurs la croissance de 0,1% au troisième trimestre. Du coup, la France n'est donc pas encore officiellement entrée en récession, définie comme deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité. Sur l'ensemble de l'année, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,7%, contre une croissance de 2,1% en 2007. "Après avoir été l'un des rares pays européens où l'activité a augmenté au troisième trimestre (+0,1%), la France a donc subi fin 2008, comme ses voisins européens, les effets défavorables de la crise financière qui a éclaté en septembre dernier," a confirmé Christine Lagarde. "Dans un environnement économique international très difficile où la croissance devrait être négative en 2009 dans presque tous les pays développés, l'activité en France devrait être inférieure à -1% compte tenu d'un acquis de croissance pour 2009 de -0,9% à la fin du 4e trimestre 2008", poursuit la ministre de l'économie. Le gouvernement tablait jusque-là sur une croissance du PIB comprise entre 0,2% et 0,5%. Ailleurs en Europe, les chiffres sont tout aussi alarmants. Le PIB de la zone euro a ainsi baissé de 1,5% au quatrième trimestre et n'a progressé que de 0,7% sur l'ensemble de l'année. En Allemagne, l'économie s'est contractée de 2,1% sur les trois derniers mois de 2008. L'activité a reculé de 1% en Espagne, de 1,8% en Italie, de 0,9% aux Pays-Bas et de 2% au Portugal.

PSA PEUGEOT CITROËN EN PERTE, RENAULT RESTE DANS LE VERT

PSA Peugeot Citroën est tombé dans le rouge l'année dernière. Le constructeur français a en effet accusé une perte nette de 343 millions d'euros en 2008 contre un bénéfice net de 885 millions un an plus tôt. Après un premier semestre solide, le groupe a touché par le fort ralentissement des marchés automobiles occidentaux. Et la situation ne s'arrangera pas cette année, Christian Streiff ayant prévenu que les marchés automobiles des pays émergents (Brésil, Chine, Russie) allaient connaître la même tendance. Du côté, PSA devrait enregistrer de nouvelles pertes en 2009, avant un retour à la rentabilité souhaité en 2010. Le groupe envisageait de se séparer de plus de 11.000 salariés en 2009 dans le cadre de son dispositif de départs volontaires, dont 6.000 à 7.000 en France. De son côté, Renault est resté bénéficiaire en 2008, malgré une chute de 78% de ses profits. Le groupe au losange a dégagé un bénéfice net de 599 millions d'euros, contre 2,7 milliards d'euros en 2007. Renault prévoit une "détérioration des conditions de marché" en 2009, et va centrer son action sur la réalisation d'un cash flow positif, avec la poursuite de la réduction des stocks et une accentuation des réduction de coûts. De fait, il renonce à ses objectifs de volumes et de marge prévus par le "contrat 2009". Au cours d'une conférence de presse, Carlos Ghosn a indiqué que ses effectifs devraient diminuer de 9.000 personnes cette année.

LES ACTIONNAIRES DE FORTIS REJETTENT LE RACHAT PAR BNP PARIBAS

L'avenir de Fortis, la première banque belge, reste en suspens. Mercredi, ses actionnaires ont en effet rejeté le plan de sauvetage du bancassureur en proies à de graves difficultés financières. Ce plan prévoit un démantèlement du groupe. Les principales activités aux Pays-Bas doivent être nationalisées par l'Etat néerlandais. Les autres, réunies au sein de Fortis Banque, doivent être reprises à 100% par l'Etat belge, puis revendues à BNP Paribas à hauteur de 75%. Les actionnaires de Fortis ont accusé le plan d'être un "hold-up" du ministre des finances belge, Didier Reynders, et de l'Etat néerlandais. Les autorités belges et néerlandaises ont tenté de calmer le jeu et de rassurer les marchés et les clients de la banque. Le Premier ministre belge, Herman Van Rompuy, a souligné que "les épargnants et le personnel ne devaient se faire aucun souci". Les décisions des actionnaires ne devraient pas avoir de conséquences immédiates sur les transactions déjà bouclées. Avant même l'Assemblée générale, Fortis avait prévenu qu'en cas de vote négatif, ces transactions découlant des accords d'octobre "ne pourraient être dénouées que moyennant l'accord des parties ou par une décision judiciaire au fond déclarant nulles ces opérations". S'ils veulent annuler le démantèlement, les petits actionnaires risquent de devoir retourner devant les tribunaux. Ils y avaient déjà obtenu le droit d'être consultés sur le démantèlement de la banque.

PROFITS RECORDS POUR TOTAL, PROCHE DES 14 MILLIARDS D'EUROS

13,9 milliards d'euros. C'est le bénéfice record dégagé par Total en 2008, année notamment marquée une forte envolée des cours du pétrole au premier semestre. Le brut a ainsi touché son plus haut niveau historique début juillet, à plus de 147 dollars le baril avant de plonger sous les 40 dollars. Sur l'année, le prix moyen s'est établi à 97 dollars, soit 25 dollars de plus que l'an passé, gonflant ainsi les profits du groupe pétrolier français, qui ont grimpé de 14%. Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 13% à 180 milliards d'euros. En raison du fort repli des cours du brut, à 55 euros en moyenne au quatrième trimestre, le bénéfice net a reculé de 8% sur les trois derniers mois de 2008, à 2,9 milliards d'euros. Pour 2009, Le groupe pétrolier se dit "confiant dans sa capacité à traverser une crise économique majeure, sans remettre en cause sa capacité d'investissement et son développement sur le long terme", selon les propos de son directeur général, Christophe de Margerie. Le groupe entend ainsi investir 18 milliards de dollars cette année, soit à peu près autant que l'an passé.

LE NOUVEAU PLAN AMERICAIN DE SOUTIEN AUX BANQUES NE CONVAINC PAS LES MARCHES

Première sortie ratée pour Timothy Geithner, le nouveau secrétaire américain au Trésor. Alors que les marchés attendaient avec impatience son plan de stabilisation au secteur financier, les mesures présentées mardi n'ont pas convaincu. Parmi elles, une nouvelle structure associant fonds publics et capitaux privés va être mise en place pour reprendre les actifs toxiques des banques, jouant le rôle de "bad bank". Elle sera dotée dans un premier temps de 500 milliards de dollars. Les banques en difficultés pourront de plus faire appel à un nouveau renflouement public. Pour empêcher les saisies immobilières, le Trésor va par ailleurs allouer 50 milliards de dollars pour aider les emprunteurs en difficultés. Et un "plan complet" sur le logement, pour venir en aide aux propriétaires immobiliers menacés de saisie, sera présenté dans les semaines à venir. Enfin, la Réserve fédérale va consacrer jusqu'à 1.000 milliards de dollars pour soutenir le crédit à la consommation et le crédit hypothécaire grâce à l'extension d'un programme existant, le Talf ("Term asset-backed securities loan facility"). L'objectif est de permettre aux marchés de répondre aux besoins d'emprunts des entreprises et des ménages. Aussitôt le plan dévoilé, les marchés américains ont plongé de près de 5%, regrettant notamment l'absence d'assouplissement des règles imposant l'évaluation des actifs des banques à leur valeur de marché.

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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LES BANQUES NE CONNAISSE RIEN A LA GESTION ET SE PERMETTE DE DONNER DES CONSEILS D'ACHATS NEGATIF EN BOURSE SUR DES ENTREPRISES QUI PREVOIE DES BENEFICES POUR 2009

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le secteur de l'alimentation se porte à merveille, ce ne sont pas les grands distributeurs qui vont être les plus impactés par la crise, sauf si on décide de ne plus y mettre les pieds tant qu'ils ne baissent pas leurs prix.... au temps où on achetai...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une croissance inférieure à -1%, cela veut dire donc -2% ou -3%. Sarkozy s'est donné +172%. A ses comparses de l'UMP, il a donné +27% début 2008 et +20% début 2009. AVEC NOTRE ARGENT. Que Sarkozy parte ! Et tout de suite !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il y a la crise qui n'est ni plus ni moins que la crise du Libéralisme et de la mondialisation version libérale, mais en France pour son malheur, il y a Sarko qui multiplie la crise par 4.

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