Etats-Unis : un rebond de la croissance en trompe-l'oeil

A 2,8%, la croissance américaine a déçu ceux qui tablaient sur une augmentation de 3% au dernier trimestre 2011.
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Les esprits chagrins estiment qu'à 2,8 %, l'activité américaine au dernier trimestre s'avère moins dynamique qu'espéré. « Décevant », « modeste », « trompeur » a-t-on commenté, ici ou là, même si tout signe encourageant de la part de la première économie mondiale et évidemment de bon augure pour la planète, particulièrement en Europe. Car dans le détail, ce chiffre s'avère moins optimiste, le consensus des économistes tablaient en effet sur 3 %. Rapporté au troisième trimestre 2011, la croissance n'a cru que de 0,8 %, les deux tiers restants étant dus aux entreprises, qui ont investi 56 milliards de dollars pour reconstituer leurs stocks en fin d'année.

Le rapport du département du Commerce américain souligne un clivage net entre la richesse des entreprises et la société. Depuis les années 1960, jamais les groupes n'ont eu autant de « cash » disponible, alors que les ménages sont sous pression financière. Leurs revenus augmentent modestement, le spectre du chômage (même amélioré, il reste à 8,5 %) les obsède, et la crise immobilière reste une menace.

Patrons échaudés

L'insatisfaction, l'incertitude, la détresse sont palpables outre-Atlantique et seront autant d'éléments déterminants en cette année électorale. « Même si les profits sont élevés, explique Gus Faucher économiste chez PNC Financial services, cela ne veut pas dire pour autant que les patrons vont embaucher. Ils sont encore échaudés et le possible impact des tumultes européens n'est pas de nature à les rassurer. » Qui plus est, le marché immobilier, au coeur de la crise de 2008, est loin d?être contenu.

« Voilà pourquoi les gens ont l'impression de ne pas êtres sortis de la crise », poursuit-il. De mauvaise augure dans un pays qui tire l'essentiel de sa croissance de la consommation. Ces données préliminaires, qui seront révisées encore deux fois d'ici fin mars, accréditent les inquiétudes de la Fed. Pragmatique, elle a décidé de poursuivre sa politique monétaire accommodante et maintiendra des taux directeurs à zéro jusqu'à fin 2014.

 

Commentaire 1
à écrit le 01/02/2012 à 17:09
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Pas d'inquiétude le QE3 arrive, le temps d'une élection....

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