OMC et Bruxelles sont d'accord, il y a trop de mesures protectionnistes

Par latribune.fr  |   |  257  mots
Bruxelles a répertorié une forte montée du protectionnisme (c) Reuters
La Commission européenne vient de publier un rapport déplorant un nombre croissant de mesures protectionnistes, une menace pour la croissance économique mondiale.

Roberto Azevedo trouve que l'OMC est "paralysée". La faute aux (trop) nombreux accords bilatéraux qui vont à l'encontre du principe même de l'organisation internationale qu'il dirige officiellement depuis dix jours à peine. Son constat n'est certes pas nouveau. Son prédecesseur Pascal Lamy avait pointé du doigt ces "mesures de restriction des échanges" en juillet dernier, un phénomène problématique pour la légitimité de l'OMC. Mais cette annonce tombe juste au moment où Bruxelles publie un rapport dénonçant la montée du protectionnisme, tandis que l'Union européenne est en plein pourparlers avec les Etats-Unis en vue de conclure le plus gros accord de libre-échange jamais conclu. Un partenariat qui pourrait bien, selon certains experts, signer l'arrêt de mort de l'OMC.

Toujours plus de mesures protectionnistes

Quoi qu'il en soit, selon l'enquête de la Commission européenne, 154 nouvelles règles auraient été adoptées -seules 18 ont été supprimées - entre mai 2012 et mai 2013. Au total, quelque 700 mesures protectionnistes sont entrées en vigueur depuis 2008. Et les pays qui enfreindraient le plus les règles de l'OMC, à l'instar de la Chine et la protection de ses panneaux solaires, ne sont pas forcément ceux qu'on croit. Ainsi certains pays comme l'Argentine, la Russie, l'Indonésie et le Brésil seraient ceux qui qui adopteraient le plus de mesures protectionnistes. A titre d'illustration, l'enquête en dénombre 150 pour l'Argentine, loin devant la Chine avec une trentaine de mesures restrictives.

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