Washington s'inquiète pour l'économie du Japon

Par Romain Renier  |   |  354  mots
"Les perspectives de la demande intérieure (japonaise) se sont assombries", selon Jack Lew, le secrétaire au Trésor américain. (Photo : Reuters)
Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew a fait part dans une lettre aux membres du G20 de son inquiétude concernant l'économie japonaise. Il somme le Premier ministre Shinzo Abe de donner des précisions sur ses projets de réformes.

Le modèle de relance japonais patine ces derniers temps. Et cela inquiète les États-Unis. Dans une lettre aux membres du G20, le secrétaire au Trésor Jack Lew écrit :

"L'économie japonaise a été en grande partie tirée par la demande intérieure au cours des deux dernières années mais les perspectives de la demande intérieure se sont assombries."

Inquiétude pour la consommation

Sous l'impulsion du Premier ministre Shinzo Abe, la Banque centrale du Japon (BoJ) s'est lancée il y a un an dans une politique monétaire ultra accommodante. Mais celle-ci a surtout eu pour effet, à cause de la baisse brutale de la valeur du yen, de faire exploser le prix des produits importés. Comme les salaires n'ont pas suivi, le pouvoir d'achat s'est retrouvé rogné d'autant. L'augmentation en avril de la taxe sur la consommation devrait achever de décourager les consommateurs japonais.

La seule note d'espoir provient en fait d'un d'un sondage publié mardi montrant que 46% des entreprises comptent augmenter les salaires prochainement, et que plus d'un quart d'entre elles ne l'excluent pas.

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Shinzo Abe attendu sur les réformes

Washington avait mis en garde Tokyo contre l'impact de cette politique sur le marché des changes, responsable de l'accélération de la fonte de son excédent courant. Elle pénalise par ailleurs les concurrents du Japon à l'export en rendant les produits de l'archipel plus compétitifs.

Dans sa lettre, Jack Lew explique attendre de Shinzo Abe qu'il précise, lors du G20 samedi et dimanche prochains à Sidney, ses projets en matière de réformes économiques destinées à soutenir la demande intérieure, c'est à dire la consommation et les investissements. Ces derniers souffrent en effet eux aussi d'un manque d'ouverture de nombreux marchés qui pénalisent les investissements étrangers. Et les promesses faites l'an dernier par le Premier ministre japonais n'ont pas encore convaincu.

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