Crise ukrainienne : quelles sont les sanctions de l'UE contre la Russie ?

Par latribune.fr  |   |  692  mots
Des conseillers de Vladimir Poutine ont vu leurs avoirs gelés aux Etats-Unis et en Union européenne, après la publication d'une "liste noire" de personnalités impliquées dans la crise ukrainienne. (Photo : Reuters)
En réponse à l'annexion de la Crimée par la Russie, entérinée jeudi par la Douma, l'Union européenne et les Etats-Unis annoncent de nouvelles sanctions contre Moscou et renforcent leur soutien à l'Ukraine. Retour sur une semaine de tensions diplomatiques

Face à Moscou, qui a commencé à distribuer des passeports en Crimée, suite à son annexion entérinée par la Douma, le président américain Barack Obama hausse le ton et les dirigeants européens réaffirment leur soutien politique à l'Ukraine. De son côté, le Fonds Monétaire International (FMI) poursuit les négociations avec Kiev en vue de lui accorder un prêt. Etat des lieux.

  • La France suspend sa coopération militaire avec la Russie

Exercices conjoints, échanges de visites et autres "contacts entre les états-majors de la France et de la Russie ont été annulés", a indiqué ce vendredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. 

  • L'UE sanctionne la Russie: 33 personæ non gratæ 

Les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union se sont retrouvés jeudi pour un sommet de deux jours afin de s'accorder sur une réponse commune au rattachement de la Crimée à la Russie, officiellement entériné par le parlement russe.

En plus d'une première liste publiée lundi, les dirigeants européens se sont accordés sur douze personnalités russes ou pro-russes, qui se verront interdites de séjour et dont les avoirs seront gelés. Au total, 33 personnes sont concernées, dont le Premier ministre pro-russe de Crimée. 

  • La Russie rejette les sanctions personnelles

En réponse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a qualifié de telles listes d'"inacceptables". Le même jour, le parlement ukrainien adoptait une résolution affirmant que le pays "ne reconnaîtra jamais l'annexion" de la Crimée.

  • Pas de sanctions économiques

En revanche, pas de sanctions économiques à l'ordre du jour. La chancelière allemande Angela Merkel a toutefois prévenu: "en cas d'escalade, nous sommes prêts à chaque instant à passer à la "phase trois" des sanctions et il s'agira sans aucun doute de sanctions économiques"

  • Le sommet UE-Russie est annulé, tout comme le G8

Jeudi, François Hollande a également annoncé l'annulation du sommet UE-Russie prévu pour le mois de juin. La tenue du G8, prévue à Sotchi en juin également, reste en suspens.

>> Le G7, sans la Russie, pourrait se réunir à Londres

  • Signature d'un accord politique avec l'Ukraine

En signe de soutien à Kiev, les 28 dirigeants de l'Union européenne et le Premier ministre ukrainien ont signé le volet politique de l'accord d'association avec l'UE, celui-là même que le précédent régime avait rejeté en novembre.

En revanche, le volet économique de l'accord, qui instituait notamment une zone de libre échange, n'a pas été entériné. Sa signature est renvoyée à la formation d'un nouveau gouvernement en Ukraine après des élections en mai, et à un l'adoption d'un "programme d'assainissement économique".

  • Barack Obama durcit le ton et vise les avoirs de 31 personnes 

Une liste de onze responsables russes ou pro-russes en Ukraine avait déjà été communiquée lundi. Vingt personnes supplémentaires verront leurs avoirs aux Etats-Unis gelés, dont le chef de cabinet de Vladimir Poutine, Sergueï Ivanov, a annoncé l'administration américaine. L'un d'entre eux contrôlerait la Banque Rossiya.

Sans attendre, les groupes américains de cartes bancaires MasterCard et Visa ont cessé de fournir leurs services de paiements aux clients de plusieurs banques russes.

  • La Russie riposte avec une liste de 9 personnes, dont John McCain

Quelques minutes après l'annonce du chef de l'Etat américain, la Russie a publié sa propre liste de sanctions, qui touche neuf personnes, dont trois conseiller du Président Obama ainsi que des parlementaires, comme le sénateur républicain John McCain.

  • Menace de sanctions économiques

Des mesures plus agressives pourraient suivre, a également annoncé le président Barack Obama, menaçant de s'en prendre à des "secteurs clé" de l'économie russe.

  • Via le FMI, l'aide économique des Occidentaux à Kiev

Pour l'heure, à Kiev, les négociations se poursuivent avec les représentants du FMI, présents depuis début mars. Le Fonds exige d'importantes réformes économiques pour accorder un prêt à l'Ukraine, dont l'économie est exsangue.

Pour aller plus loin: Moscou admet que son économie est en crise pour la première fois

(Article créé le 21/03/2014 à 10:54, mis à jour à 15:05)