Première visite d'Obama à Bruxelles pour un sommet UE/USA

Par latribune.fr  |   |  676  mots
Mercredi matin, Barack Obama était attendu à Waregem, en Flandre (nord), pour une cérémonie en présence du roi des Belges, Philippe, et du Premier ministre, Elio Di Rupo, dans le seul cimetière américain de la Première guerre mondiale en Belgique.
Les Etats-Unis et l'Union européenne doivent confirmer mercredi leur volonté de faire front contre la Russie sur l'Ukraine, et redonner de l'élan à l'accord de libre échange transatlantique, à l'occasion de la première visite de Barack Obama à l'UE et en Belgique.

Un jour à marquer d'une pierre blanche. Le président américain est arrivé en Belgique mardi soir, pour moins de 24 heures, avant de poursuivre sa tournée européenne en Italie, afin de participer au sommet UE/Etats-Unis, qui se déroule mercredi à Bruxelles. Une première. Le dernier sommet s'était en effet déroulé à Washington en 2011, et la capitale européenne avait parfois le sentiment d'être "boudée" par le président américain. "C'était le moment de faire un sommet à Bruxelles, pas à Washington ou ailleurs", a souligné une source européenne.

La crise ukrainienne au menu

La réunion, en milieu de journée, sera l'occasion pour Barack Obama et les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, de réaffirmer leur détermination sur la crise ukrainienne.

Les dirigeants du G7 ont annulé le sommet du G8 prévu début juin à Sotchi, et ont convoqué un sommet excluant la Russie aux mêmes dates à Bruxelles. L'Union européenne accueillera ainsi pour la première fois ce forum des principales puissances occidentales.

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Lors de leur réunion extraordinaire à La Haye, les pays du G7 ont en outre prévenu Moscou qu'ils étaient prêts, en cas d'escalade, à mettre en place des sanctions économiques, dans les secteurs de l'énergie, de la finance, des ventes d'armes et du commerce.

L'Ukraine sera également au menu d'un entretien mercredi après-midi entre Barack Obama et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. Mardi, le président américain a estimé que l'attitude de la Russie de Vladimir Poutine n'était pas un signe de "force" mais de "faiblesse".

Le vaste accord de libre-échange également à l'ordre du jour

Par ailleurs, au moment où Américains et Européens serrent les rangs face à la Russie, le sommet devrait être l'occasion de confirmer l'engagement des deux parties à progresser dans leurs négociations pour un vaste partenariat transatlantique (TTIP).

Alors que l'UE veut réduire sa forte dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, ses dirigeants ont évoqué la semaine dernière la possibilité de faciliter les exportations de gaz de schiste américain, dans le cadre des négociations sur le TTIP.

Le 4e cycle de discussions s'est conclu il y a près de deux semaines à Bruxelles sans réelle percée sur plusieurs dossiers sensibles. "Il est important que les deux parties réaffirment leur engagement d'aboutir à un accord ambitieux", a affirmé le week-end dernier le représentant américain au Commerce, Michael Froman, en souhaitant que l'UE "ne perde pas son élan" alors qu'elle renouvelle ses principales institutions cette année.

De l'importance de la "relation transatlantique"

Michael Froman a fait le lien avec la crise ukrainienne en estimant qu'elle avait mis en évidence l'importance de la "relation transatlantique". Une nécessité que devrait confirmer Barack Obama mercredi après-midi lors d'un discours au Palais des Beaux Arts, l'un des lieux culturels emblématiques de la capitale belge.

Une mission quelque peu délicate alors que la confiance entre l'UE et les Etats-Unis s'est dégradée ces derniers mois par l'affaire d'espionnage massif par le service de renseignement américain. Barack Obama s'est donc engagé à réformer la collecte des données téléphoniques, en rognant sur les pouvoirs de la puissante NSA, et à ne plus espionner les dirigeants des pays étrangers. Le président américain a d'ailleurs confirmé mardi qu'il examinait une réforme qui mettrait fin au stockage des données téléphoniques par l'Etat, et répondrait ainsi, selon lui, aux "principales inquiétudes". Mais ces annonces ont été accueillies avec scepticisme en Europe.

Avant sa venue à Bruxelles, Barack Obama était attendu ce mercredi matin à Waregem, en Flandre (nord), pour une cérémonie en présence du roi des Belges, Philippe, et du Premier ministre, Elio Di Rupo, dans le seul cimetière américain de la Première guerre mondiale en Belgique.