Brésil : la présidente Rousseff affrontera Neves au second tour

Par Marina Torre  |   |  473  mots
Marina Silva (à g.) a affronté la présidente Dilma Rousseff devant les caméras brésiliennes. Cette dernière affrontera finalement un homme au deuxième tour: Aécio Neves.
Dilma Rousseff a remporté 41,57% des voix devant le social-démocrate Aécio Neves (33,58%), lors du premier tour de l'élection présidentielle au Brésil ce dimanche 5 octobre. Marina Silva (21,31%), candidate encore favorite jusqu'au retournement opéré fin septembre, ne se qualifie pas pour le second tour.

"L'Obama" du Brésil échoue au premier tour. Marina Silva n'obtient que 21,31% des suffrages exprimés lors du premier tour du scrutin présidentiel brésilien. L'actuelle présidente, Dilma Rousseff (41,57%), affrontera au deuxième tour le social-démocrate Aécio Neves, qui obtient 33,58% des voix, selon le décompte officialisé dimanche 5 octobre après le dépouillement de 99% des suffrages exprimés (le vote est obligatoire au Brésil).

La candidate du Parti des travailleurs (PT), adoubée par le très populaire Lula dès sa première élection en 2010, avait repris du terrain dans les sondages sur sa rivale depuis fin septembre, d'après les estimations de l'institut Datafolha.

La tragédie Campos

Marina Silva, la candidate du Parti socialiste brésilien (PSB), ex-ministre de l'Ecologie du président Luiz Inacio Lula da Silva, a été en partie "portée" par le traumatisme provoqué en août par la disparition de celui qui était alors le candidat du PSB, Eduardo Campos. Le décès de ce dernier dans un accident d'avion avaitt fait passer Marina Silva du statut de candidate à la vice-présidence à celui de rivale de la présidente en exercice en quelques heures.

Accusée de remettre en cause les programmes sociaux

D'origine amazonienne, et première métisse à pouvoir espérer devenir présidente de la première économie sud-américaine, cette sénatrice a appris à lire à 16 ans. Ancienne nonne reconvertie au protestantisme évangélique, une religion en pleine expansion dans le pays, elle a défendu un programme écologiste, s'est opposée au mariage des homosexuels et a soutenu une autonomisation de la banque centrale dans le but de réduire une inflation supérieure à 6%.

Lors d'un débat télévisée, son opposante l'a notamment accusée de vouloir remettre en cause la "bolsa familia", programme de redistribution destiné à réduire la pauvreté conçu sous Fernando Henrique Cardoso, mais qui a produit ses effets sous la présidence de Lula, quand plus de 20 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté. Une politique maintenue par sa dauphine, Dilma Roussef, ce qui lui a valu un fort soutien d'une partie de la population, en particulier dans le nord du pays.

Qui Silva soutiendra-t-elle?

Toutefois, chez d'autres électeurs a dominé une certaine lassitude à l'encontre de ce parti au pouvoir depuis plus de 11 ans et entaché en 2005 par des scandales de corruption.

Il n'en reste pas moins que cette dernière a obtenu ce dimanche une majorité des suffrages exprimés. Mais dans un scrutin où concourraient également 8 autres candidats Marina Silva joue désormais le rôle d'arbitre. Le suspens n'est donc pas levé, pointent des observateurs locaux, car cette ancienne alliée du PT pourrait décider de soutenir Neves. Sa victoire éventuelle sonnerait la fin d'une ère politique au Brésil.