Fitch dégrade de trois crans la note de l'Espagne

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  339  mots
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L'une des trois grandes agences de notation a décidé ce jeudi d'abaisser de trois crans la note souveraine de l'Espagne. Fitch ratings estime qu'une recapitalisation probable de son secteur bancaire, évaluée entre 60 milliards et 100 milliards d'euros, rendrait le pays encore plus vulnérable.

La note de Espagne dégradée de trois crans. L'agence de notation américaine Fitch Ratings a décidé ce jeudi d'abaisser à "BBB" la note souveraine de l'Espagne contre "A" auparavant. Cette note est assortie d'une "perspective négative".

Une recapitalisation évaluée à au moins 60 milliards d'euros

Pour l'agence, cette décision répond au "risque fiscal probable" entraîné par une restructuration et une recapitalisation du secteur bancaire espagnol. Le coût de cette dernière est d'ailleurs estimée entre 60 milliards et 100 milliards d'euros, soit au moins 6% du produit intérieur brut du pays, comme Fitch en fait état dans un communiqué. L'Espagne est en effet confrontée à une grave crise bancaire. Le quatrième établissement du pays, Bankia, nationalisée partiellement, doit recevoir 23 milliards d'euros de l'Etat.

Une telle recapitalisation porterait à 95% de PIB le niveau de dette publique du pays en 2013, contre 82% initialement prévus par l'agence pour 2013.Pour Fitch, le gouvernement ne dispose plus, désormais, des marges de manoeuvre financières suffisantes pour soutenir seule son secteur bancaire. Elle devra donc faire appelle à l'aide étrangère.

L'Espagne s'enfonce dans la récession

L'agence envisage en outre que l'Espagne restera en récession cette année et probablement en 2013 également, alors qu'elle comptait sur une reprise l'an prochain. Qui plus est, l'Espagne est considérée comme très endettée auprès de ses partenaires internationaux ce qui la rend "particulièrement vulnérable à une contagion de la crise grecque".

Cette année, le pays a déjà vu sa note dégradée par d'autre agences, notamment Standard & Poor's. Cette dernière s'inquiétait de la récession qui complique la réalisation des objectifs budgétaires.

Un peu plus tôt dans la journée, l'un des analystes de l'agence d'évaluation financière s'est prononcé sur les cas des Etats-Unis, en confirmant que son"AAA", la meilleure note était menacé. En revanche, celui de la France notamment ne l'est pas, son programme budgétaire étant, lui, jugé "crédible".