Le FMI revoit à la baisse les prévisions de (dé) croissance de l'Espagne

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  315  mots
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Le Fonds monétaire international (FMI) table sur un recul du PIB espagnol de 1,7% pour l'année 2012, contre 1,5% selon ses précédentes estimations. Raisons invoquées: les nouvelles mesures de rigueur adoptées par Mariano Rajoy et le risque que l'accès au marché se ferme pour le pays.

Mauvaise nouvelle pour l'Espagne. Alors que l'axe franco-allemand vient tout juste d'afficher sa détermination pour sauver la zone euro, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une récession plus forte que prévu pour le pays. Le PIB espagnol devrait reculer de 1,7% en 2012, contre 1,5% précédemment attendu. Pour 2013, le pessimisme est toujours de rigueur : l'institut monétaire prévoit un nouveau recul du PIB de 1,2% alors que les dernières estimations tablaient sur 0,6%. Les mesures d'austérité annoncées le 11 juillet par le gouvernement espagnol expliquent en partie ces mauvais chiffres. Mariano Rajoy doit en effet trouver 65 milliards d'euros d'ici la fin de l'année, notamment grâce à un relèvement de la TVA à 21%, contre 18% actuellement. Mais ce plan est jugé dangereux pour l'économie espagnole selon certains analystes.

Taux d'emprunts en forte hausse

Autre source d'inquiétude, les taux d'emprunts espagnols qui flambent, atteignant un niveau historique de 7,6% sur 10 ans. "Les tensions du marché pourraient encore s'accentuer et menacer l'accès au marché" du pays, écrit le FMI dans son rapport annuel sur l'Espagne, appelant, pour apaiser ce climat, à "une application dans les temps des décisions du sommet (européen de fin juin, ndlr) et des progrès continuels vers une union budgétaire et bancaire au niveau européen". Plongée dans la crise depuis l'éclatement de sa bulle immobilière en 2008, l'Espagne concentre actuellement toutes les inquiétudes de la zone euro et doit payer de plus en plus cher pour emprunter, ce qui compromet sa capacité à se financer. Plus de 300 milliards d'euros pourraient être nécessaires pour financer le déficit espagnol pendant au moins 1 an et demi.

En dépit de ces difficultés, le gouvernement a répété vendredi "qu'il n'y aura pas de sauvetage global du pays" et que cette option, évoquée par de nombreux analystes, "n'est pas envisagée".